14.1.07

Blue in Green

Même quand on commence à bien connaître une ville, il y a toujours moyen de continuer à la découvrir.
Aujourd'hui, je choisis comme guide le gourmet solitaire, héros du manga de Taniguchi. Et je vais au parc de Shakujii.

Après les expériences ferrovières particulièrement pénibles de la semaine, le quai désert m'évoque un départ en vacances hors saison, à rebours.

Le train surplombe la mer des toits des maisons basses et traditionnelles. Un couple pioche dans un paquet de bonbons.
C'est dimanche.

Au parc, seuls le clapotis des pédalos et le chant des oiseaux troublent le silence.
Ensuite, près des jeux, les rires des enfants.

La ville est loin, tout à coup. La semaine aussi.


Et, devant mon plat d'oden, assise dans une flaque de soleil, je retrouve un sens à ma vie.

Une femme pose son appareil au long téléobjectif et écrit dans un carnet. Elle boit un chocolat.
Des couples restent moins longtemps. Des couples avec chien. Ou avec enfant.
Deux amis boivent un saké chaud.
Une femme seule mange un curry fumant.
Une petite fille choisit une glace au chocolat.
Je ferme les yeux.
J'entends le couple de la table voisine commander une bière pression. Je sais que c'est la troisième qu'ils boivent.

Aujourd'hui, le soleil joue au magicien et gomme toutes les aspérités de la vie.



Et je sais maintenant qu'il existe un remède à la douleur des jours trop ordinaires : le reflet du temple.

A Ikebukuro, le ciel est améthyste.
Mais je rentre chez moi : c'est l'heure du thé (Montagne bleue), l'heure de l'encens et de Miles Davis ("On ne peut pas emménager sans un disque de Miles Davis" m'avait-il dit en le glissant dans un des cartons).
Demain c'est lundi mais je n'ai plus peur de rien.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Il semblerait que tu aies fait les bons choix ce dernier jour de repos. Ils t'en ont été reconnaissants.

Je t'en suis également reconnaissante, car tes mots, tes couleurs, me touchent.

Anonyme a dit…

J'adore ce manga....mais qu'est ce qu'il mange!!.....découvrir le japon par ses restaurants quelle bonne idée!

Cocje a dit…

Lundi arrivera d'abord chez toi,
d'y penser me fait relativiser,
devant les heures néamoins agréables qui passent.
Par chance il y a tant de reflets autour de moi !
Peut être est-ce pour ça que le temps file...

Se laisser happer par le monde,
ne pas se contenter d'une vision unique.

Gwen a dit…

Oui, c'est vrai, il mange beaucoup TROP !!! D'ailleurs, il se fait la réflexion régulièrement : j'ai trop mangé ! Tu m'étonnes !!!
Moi, je n'ai pas enchainé sur le curry, je me suis arrêtée à l'oden !

Anonyme a dit…

C'est bien le dimanche !

Anonyme a dit…

Je dois m'y résoudre : aujourd'hui et de très loin, j'ai vu ce temple à travers tes yeux ...

Après le back blog de l'an oeuf, ce fût aujourd'hui un blue blog plein de temps.

"se laisser happer par le monde", lacher-prise une fois, Dimanche empathique.

Pays de Neige

Anonyme a dit…

tu connais:
http://www.arteradio.com/tuner.html
?

Anonyme a dit…

Quelques mots pour te dire combien tes mots me touchent.. je trouve ton blog de plus en plus poétique, lunaire.
Quand j'arrive ici, me voilà ailleurs. Mais vraiment ailleurs. J'aime tes photos aussi.

RS a dit…

Des instants comme celui-ci sont des pépites qu'on garde soigneusement pour tenir bon ... pendant les moments de doutes ... ces jours difficiles où l'on se retourne sur sa vie ... pour se demander pourquoi ... pourquoi on se lève tous les matins ... est-ce qu'on fait ce qu'on devrait faire ... est-ce pour cela qu'on est ici ... est-ce qu'on ne serait pas mieux ailleurs, à faire autre chose ... de plus utile ... ces jours où on a une envie furieuse de tout arrêter ... sans savoir précisément ce qu'on voudrait faire ... tout en sachant précisément qu'on veut faire autre chose ... de plus utile ... à nos yeux.

Ces instants magiques sont des refuges, des cocons, qui calment, rassurent et redonnent de l'espoir ... "un sens à la vie."

Anonyme a dit…

quant à moi qui réfléchis intensivement à mon programme estival j'ai le coeur qui flanche...

Anonyme a dit…

Ce texte là avec le précédent nous ramènent tous à quelque chose de connu: les jours où la banalité ne vous sert au menu que de la soupe sans gout et ceux où chaque minute a le gout sucré d'une fraise tagada.
Merci pour avoir su mettre tout ça en mots et en images...

Gwen a dit…

Merci à vous, merci, de passer par mon ailleurs, par mon dimanche... et les autres jours aussi...
(oui, je connais Arte radio... une mine...)
(Chenican, ton choix sera le bon !)