29.2.08

"à ce soir"


Il y a les petits déjeuners nomades -du macha dans le pain, des azukis dans le scone, du tarako dans l'onigiri. Il y a les suicides sur la voie et les portes des trains qui ne se ferment plus pour cause de foule.
Il y a les nuits courtes et les voyages dans la journée.
Il y a les flutes à champagne et le soleil sur le sommet des montagnes le matin.
Il y a de la couleur que je pose sur ses paupières -et c'est comme maquiller Juliette Binoche- de la musique irlandaise en boucle et de la belle soie rose qui s'enroule autour de mon cou.
Il y a vendredi : enfin vendredi ? déjà vendredi ? Le temps nous trahira dans tous les cas.
(Ma connexion adsl aussi a des intentions de trahison. Demain sans doute... Wait and see... Ma manie de rester les bras ballants...)

28.2.08

C'est jeudi !


C'est jeudi et, dans ma vie pressée, il est bon de pouvoir m'arrêter ici, écrire un mot à Madame Gâ...

27.2.08

Ceci n'est pas un autoportrait


Sur la photo, je vois surtout la table de la cuisine dont le désordre -robot encore branché, pot de purée d'amandes, épluchures de clémentine- peut évoquer un petit déjeuner à peine terminé, un appartement chaleureux et aimable où il fait bon prendre le temps de manger, le journal déplié devant la tasse de thé fumante, la radio déroulant un programme intelligent...
Alors pourquoi, en vérité, il fait toujours aussi froid ici ? Pourquoi le frigo et la boîte aux lettres sont toujours vides ?
Je ne fais que passer et, malgré les apparences, ce n'est pas ici que je prends mes petits déjeuners.

26.2.08

Tuesday self portrait


A Ikebukuro, il fait bleu, il fait beau mais froid. Malgré les gants, malgré l'écharpe, je suis glacée.
Il y a, cependant, un endroit où je peux m'asseoir, abrité des courants d'air où le soleil est chaleur et où je peux disputer aux pigeons les miettes de mon pain jaune au curcuma.

25.2.08

Gourmandises exquises


"Et je vais te dire encore un truc, te confier un secret, tiens, une manière à moi : champignons et pain perdu.
Ah ! putain de dieu !

Pain perdu, d'ordinaire, c'est considéré comme un dessert, si je ne m'abuse, non ? Des oeufs battus, les tranches de pain rassis que tu passes dans le lait puis dans l'oeuf battu et ensuite à la poêle, ça dore, ça croustille, et tu vas manger ça saupoudré de sucre, non ? ça ne m'étonne pas.

C'est ce qu'on entend partout. Sauf que chez moi, c'était salé. Pas un dessert, un plat. Salé avec une salade, et du fromage. Un peu comme les beignets de pommes de terre râpées. Le pain perdu salé et en repas. Bon. Eh bien ce pain perdu-là, nappé de champignons à la poêle...

Tu sais quoi ? L'eau à la bouche, j'en bave, tiens, rien que de prononcer les mots et de me faire des images..."

La Croque buissonnière de Pierre Pelot.
Décidément, ces Exquis d'écrivains sont délicieux...

24.2.08

"Paris est si petit pour ceux qui s'aiment, comme nous, d'un si grand amour"

Il est une chose de savoir que Tokyo est cinq fois plus grande que Paris.
Et une autre de le vérifier avec les pieds.

Paris est un village et j'y ai retrouvé mes parcours favoris.

Mais, dans ces lieux de ma mémoire, j'ai superposé d'autres parfums de glace, d'autres pas auxquels accorder les miens, un autre regard.

Maintenant, je regarde les photos. L'église St Gervais, l'île St Louis, la place des Vosges... A Paris le décor ne change jamais.
Et moi, d'ailleurs, ai-je tant changé ?

J'ai toujours été amoureuse à Paris.

23.2.08

Le téléphone arabe

Il y avait ce jeu, auquel j'ai parfois joué, quand j'étais petite. On est un nombre indéfini de personnes, assises en cercle. Quelqu'un dit rapidement une phrase à l'oreille de son voisin qui la répète au sien... Le dernier de la chaîne répète la phrase et on s'amuse des différences avec l'original.

Quand je me suis assise au soleil, sur le même banc que lui, il était en train d'écrire dans un carnet. Moi, j'ai sorti le mien.
Et puis, il a fumé une cigarette avant de m'adresser la parole.
J'aime bien cette langue qui fait dire aux hommes que ça apaise leur coeur de pratiquer la calligraphie, je ne suis pas insensible aux hommes sensibles.
Il a déchiré la page de son carnet où il avait dessiné un endroit qu'il aime particulièrement, à Hakone. Et il me l'a donnée en s'excusant de son découpage approximatif et en m'invitant à aller boire un café.

Si on voulait s'amuser, on pourrait comparer nos versions : ce qu'il m'a dit et ce que j'ai cru comprendre, ce que j'ai cru dire et ce qu'il a compris.
Mais, au fond, est-ce que ça a vraiment beaucoup d'importance ?
On était bien, là, sur ce banc, au soleil, face au lac et on a ri ensemble quand les canards se sont rassemblés pour escorter le cygne-pédalo.

(Parce que je n'avais pas envie de jouer avec le sort de mes colis, je suis allée à la poste plutôt que de pratiquer le téléphone arabe pour un nouveau rendez-vous. Et déballer tous ces livres -même si c'est moi qui les ai postés- c'est un peu Noël. Maintenant se pose la question : où est-ce que je vais les mettre ? Mais est-ce que ça a vraiment beaucoup d'importance ?)

22.2.08

Sur un air de fete

Les journées sont bleues à Tokyo.

Et, à cinq heures, dans le soleil qui décline et la douceur de l'air, on sent le printemps affleurer.

Les journées rallongent. Mes nuits s'équilibrent. Le week end s'annonce. Mon agenda s'allège.

Je traverse Shinjuku à grandes enjambées, j'emboîte le pas à la foule.
A quoi ça tient ?
Je sais, à cet instant, que ça y est.
Je suis revenue dans ma ville, revenue à moi. Enfin.

Dimanche, à 14H30, mon avion se posait.
Et, une semaine après, comme un écho. Une réplique.

21.2.08

C'est jeudi !


Un jour, j'aurais peut-être le temps de rappeler qui est Madame Gâ et pourquoi je lui écris ici tous les jeudis...
(... Mais ce n'est pas encore aujourd'hui...)

20.2.08

"J'ai besoin que vous soyez dans ma vie"

"-J'ai besoin que vous viviez. Vous êtes malade ?
-J'ai assez vécu. Je serais heureux d'aller au ciel où je pourrai fumer tranquillement.
-Je ne savais pas que vous croyiez au ciel. Et puis comment savez-vous que c'est là que vous irez ?
-Plus je m'en rapproche, plus j'y crois. C'est agréable d'y penser. Un endroit tranquille, un jet d'eau, comme dans un poème de Heinrich Heine. Une gentille fille comme vous pour m'apporter mon déjeuner et de bons cigares. Mais je me contenterais aussi très bien d'un néant éternel.
-J'ai besoin de vous.
-Pour quoi faire ?
-J'ai besoin que vous soyez dans ma vie. Vous savez des choses que j'ignore. Là d'où je viens, les gens sont tous les mêmes. Nous avons tous grandi de la même façon. Rien de terrible ne nous est jamais arrivé. Nous sommes les Américains traîtreusement innocents que vous raillez tout le temps.
Le docteur Frechtvogel m'a caressé la main.
-Vous avez Léo. Même s'il est comme un livre de bibliothèque et qu'il faut le rapporter.
-Oui, mais ce n'est pas la même chose.
-Vous verrez, ma chère enfant, qu'à partir d'un certain âge, ce sera la même chose. Ou presque."
Laurie Colwin. Comment se dire adieu ?

Je me suis assise au soleil au Yellow café, le temps de finir mon livre.
Et j'ai eu la surprise de voir que les photos que mon ordinateur avait fait définitivement disparaître existaient encore, finalement, dans mon appareil.
Et ça m'a fait plaisir de retrouver l'angelot doré, le ciel aussi bleu qu'ici...

Et ces "selfs en zone pavillonnaire" qui lui prouveront que je n'ai pas de soeur préférée !!!


Dans la Yamanote, j'ai évité de m'asseoir, évité de fermer les yeux : je savais qu'il me serait douloureux d'avoir à les rouvrir.
Quand je pense à mes journées, je les vois comme un de ces jeux pour enfants dont la consigne est de relier les points entre eux. La différence c'est que, le soir, quand je me retourne, je ne vois pas le dessin que j'ai contribué à former.

19.2.08

Tuesday self portrait (fatiguée)


Je n'ai pas dormi une seule fois dans les trains français.
Or, à peine dans la Keisai line qui relie Narita à Nippori, j'ai senti mes paupières lourdes et n'ai pas tenté de lutter contre le sommeil.
Si les trains tokyoïtes circulaient sans arrêt, j'aurais pu y passer la nuit : elle n'aurait, ainsi, pas été blanche...

18.2.08

Décalée


A l'heure de mon réveil, le ciel est bleu débutant et le jardin encore gelé, photogénique et plein de surprises. C'est l'heure où la campagne est encore blanche.

Un réveil matinal, en somme.

Sauf que j'ai changé de fuseau horaire. Et qu'il n'est pas 7 heures, comme semble le croire mon cerveau. Mais 15 heures. Et que, pour être à l'heure, je n'ai plus qu'à traverser Tokyo à toute allure...
Jetlag, as they say...

17.2.08

Le retour


"C'est une bénédiction, une ambroisie d'être soi-même sans effort. C'est comme ces quelques bouffées d'opium qui vous soulèvent à peine de la dure surface du monde."
Laurie Colwin. Comment se dire adieu ?

Dans la lumière de la fin du jour, mon appartement m'a paru tout petit.
Je suis sortie dans le vent, acheter un peu de soja pour emplir mon frigo à défaut de mon estomac.
Je n'ai pas vécu seule souvent, ces dernières semaines.
Je me retrouve doucement.

16.2.08

un grand classique

Le mini billet ecrit a la va vite sur un clavier qwerty. C`est en voyant Tokyo narita sur le tableau d`affichage que je realise que le voyage commence et que je quitte le soleil parisien, l`ile st louis, la brasserie louis philippe et les voies sur berge et la voix de mon animatrice preferee qui joue aux guides pour touristes..
voila. c`etait bien. et plus encore. je me souviens de tout.
A bientot.
12 heures d`avion, apres tout, c`est presque rien.

15.2.08

Un bout du monde

Par la fenêtre du bureau, je vois le jardin en friche des voisins. Et, un peu plus loin, passant de temps en temps dans l'allée qui rellie sa maison à la rue, cet homme qui a mon âge, qui habitait chez ses parents quand j'habitais chez les miens -ici- aussi.
Il fume une cigarette. Et, parfois, il tient par la main un petit garçon et règle son pas sur le sien. Il ne sait pas que je le regarde. Il n'est pas pressé.
J'ai oublié son prénom. Je ne sais pas où il est né. Peut-être dans une maternité pas loin, dans une commune qui porte un nom de Saint, c'est courant dans le coin.
Il a fait bâtir. Juste derrière chez ses parents. Il habite là, avec sa femme et ses enfants.
Par la fenêtre du bureau, la vue est triste quand il fait gris comme aujourd'hui.

Demain je prends l'avion.
Demain je rentre chez moi.
Rejoindre mes fenêtres et d'autres paysages.

14.2.08

C'est jeudi !


Et, une fois de plus, comme tous ces jours derniers, Blogger me prive d'une photo française... Mais je suis tout de même allée ici, écrire un mot à Madame Gâ...

13.2.08

Sur l'écran noir de ma ville

Parfois, on est content que les metteurs en scène choisissent des comédiens débutants ou inconnus. Ainsi, on ne passe pas tout le film à se demander où on a déjà vu jouer cet acteur ou à se dire que cette actrice n'est pas crédible en victime, elle qui a l'habitude des rôles cruels...

Nous étions 6 ou 7, hier, à la séance de midi. Mais je pense avoir été la seule à sourire au moment où Tommy Lee Jones est chez un de ses amis et lui demande s'il a du café.Quand il apprend que le café est fait une fois par semaine, il préfère s'en passer.
J'ai souri parce que, à ce moment du film, j'ai repensé au visage de Tommy Lee Jones, placardé en immense, juste en face du quai de la gare d'Otsuka ainsi que partout ailleurs dans la ville.
Au Japon, Tommy Lee Jones fait de la publicité pour le café Boss...

11.2.08

Un lundi au soleil

Le lundi est un jour qui sommeille dans les rues provinciales, qui a du mal à rejoindre le reste de la semaine.
Au soleil, à la même terrasse que la veille -mais seule, cette fois, alors que j'y étais si bien accompagnée- je regarde la vie passer, la vie des autres gens.

C'est "la vie à la Gwen" partout où il y a du soleil et aucun plan concernant les heures à venir. Pull et écharpe. Et le temps sans durée.

Je regarde la vie des gens mais je l'entends également.
Une perspective de voyage dans le désert ("c'est génial pour lui si c'est la première fois"). Des colles en kâgne ("Non, non, il faut le noter à sa juste valeur, il n'y a pas de raison"). Philippe et Cécile ("je lui ai dit, à Philippe, qu'il est trop scientifique et trop sensible et que Cécile est encore plus scientifique et moins sensible"). Une fille qui a disparu ("ça fait un moment que je n'ai pas ouvert ma boîte mais après mon message, de toute façon, elle n'a plus donné signe de vie"). Une nouvelle voiture ("je me suis fait plaisir avant de mourir").

Je me rends compte à quel point il est plus simple pour vivre ma vie de ne pas en savoir autant de celle de tous ces inconnus qui m'entourent.
Alors je sors mon iPod et c'est Perry Blake qui chante dans les rues d'Orléans.

9.2.08

Les reines du Luxembourg

(Il a raison lorsqu'il dit que je suis chez moi à Paris)
Au Luxembourg, je retrouve le visage de ces dames blanches et indifférentes qui bordent les allées. Assise sur une chaise dans le soleil du jeune samedi matin qui commence à peine à s'éveiller, je me laisse envahir par la perfection du moment.
Je suis apte au "ici et maintenant", me dis-je. Apte à savourer le présent. Et mes faiblesses de la veille -trop de fatigue, trop d'émotions- me rendent plus sensible encore au charme du jardin.
C'est le Luxembourg et je ne saurais compter les heures parisiennes et heureuses que j'y ai passées.
Cette lumière sur le bassin, le bruit mat des balles de tennis, la sérénité intemporelle de la fontaine de Médicis, les cris des enfants au manège, la concentration des joueurs d'échecs...
Ce jardin est inscrit dans mon patrimoine génétique.

Et puis, plus tard dans la journée, y retourner, à nouveau s'asseoir, à nouveau dans le soleil. Cette jolie femme est mon amie, c'est si bon de la retrouver.

8.2.08

Paris sera toujours Paris

Paris est une carte postale familière et je m'inscris sans effort dans ses décors : les amoureux des bords de Seine, les bonnes surprises sur les trottoirs des bouquinistes, les rendez-vous tant attendus, les itinéraires qui se passent de plans, les terrasses chauffées...
Et toujours cette impression que, quand je n'y suis pas, quand j'en suis si loin, la ville ne vit pas de la même façon sans moi...

7.2.08

C'est jeudi !

Panne de souris, panne de blogger, panne de photo...
Mais, le jeudi, rien ne m'arrête pour recevoir et envoyer mon courrier dans cette poste restante.

6.2.08

Le mercredi des Playmobils

Aujourd'hui, mercredi, des petites mains sous la main et une jeune imagination débordante... Je laisse ma place à Louise que ma photo a inspirée...

Aujourd'hui , les Playmobils sont toujours sur la mer. Le coq et la poule sont maintenant, à l'instant même, sur le bateau de Noah.
Le coq, le regard vers l'horizon, attend la terre ferme pour y picorer les graines tant attendues depuis 40 jours et 40 nuits.
Noah envoie alors une colombe chercher la terre ferme. Le coq se dit mince alors pourquoi pas moi ! Il va voir Noah qui lui dit tu ne sais pas voler ! Alors le coq essaie et il tombe. Alors Noah lui dit arrête !
La colombe revient une branche d'arbre dans le bec. Le coq lui demande comment elle fait pour voler et, depuis ce jour, le coq prend des cours de gym.

5.2.08

Tuesday self portraits (parfum de thé)


Paris. Des théières et des jolies rencontres.

4.2.08

La vie, les anges

"Lorsque l'enfant était enfant, ce fut le temps des questions suivantes: pourquoi suis-je moi, et pourquoi pas moi ? Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ? Quand commence le temps et où finit l'espace ? La vie sous le soleil n'est-elle pas un rêve ? Ce que je vois, entend, sens, n'est-ce pas simplement l'apparence d'un monde devant le monde ? Le mal existe-t-il vraiment et des gens qui sont vraiment les mauvais ? comment se fait-il que moi, qui suis moi, avant de devenir, je n'étais pas, et qu'un jour moi, qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ?"
"Les ailes du désir", Wim Wenders.

Je marche dans les rues comme dans un film.
Ce film qui m'habite encore, après tout ce temps -maintenant, je peux dire toujours.
La vie est noir et blanc tant que l'ange la regarde d'en haut, tant qu'il est perché sur les rembardes de la bibliothèque, avec les autres.
Et puis tout se colore quand il entre dans la réalité.

C'était ma vie avant et je la reconnais mais, à la regarder de loin, elle m'apparaissait un peu sépia, un peu faussée.
D'ici, je vois les couleurs, je retrouve des sensations, je ravive des souvenirs.

Les cuillères de fromage blanc au petit déjeuner.
Les vaches, les chevaux dans les champs.
Les nuages suspendus au-dessus des paysages, par la fenêtre des trains à grande vitesse.
Les voitures dont je reconnais les modèles.
Les panneaux de direction, les ronds points.
Les bises à tout bout de champ.
Les couleurs Flamant sur les murs, les patines, la déco.
Les places, les clochers, les terrasses.
Le goût de la bière brune, le goût des endives, le goût des baisers.
Le givre au réveil et le soleil qui l'efface, ensuite, comme les traces d'un drôle de rêve.
Les feux dans la cheminée.
Les cris des enfants.
Les boucles blondes.
La langue commune.

Et, comme l'ange, j'écoute la vie des gens. Ce qu'ils en disent à leur voisin de table, ce qu'ils en disent à leur téléphone, ce qu'ils m'en disent.

3.2.08

Le dimanche des rois

(C'est un dimanche à deux voix. Louise a la sienne.)

Goline :
L'odeur du pain grillé au réveil, le thé, les enfants qui sont aussi des animaux -lapin, grenouille, cheval. Le soleil à travers les vitres, les cheveux coupés, la sauce tomate-citron sur les boulettes de viande, le rugby, le thé, les albums en couleur, les nouvelles du travail, la porte impossible à repeindre, le bruit du sèche-linge, l'accordéon, les habits dans le vent, l'odeur du pain qui cuit, la galette des rats.

Louise :
Les confitures, le beurre, les tartines qui craquent sous les dents, les vêtements glacés, les ciseaux qui passent dans les cheveux, la nouvelle coupe, la découverte de la maladie, la préparation de la galette, les fèves, le roi et les deux reines, les couronnes, l'ennui, la proposition, la décision, l'hésitation et le commencement.

2.2.08

Un Perrier au train bleu


Chantal était sous son parapluie quand le car s'est éloigné. J'ai agité la main en sachant qu'un autre jour de ma vie, je descendrai du car au lieu d'y monter. La retrouver elle pour un pique-nique sous le soleil et les cigales.
Peu à peu, la pluie s'est tue. A Grignan, le cimetière encore endormi mais, peu à peu, le paysage s'est découvert des nuages de la nuit.
Et la perspective de 4H30 de train pour troquer les montagnes de nougat contre les boccages de beurre salé.
Et Hubert, au bout du quai, n'a pas démenti la règle de mon voyage : il y a toujours quelqu'un pour m'attendre quelque part -et souvent des hommes tellement charmants.
Puis, tout au bout du voyage, des voix fluettes qui m'appellent Goline, des bras qui se tendent et des baisers. Deux ans et demi ? Vraiment ?!

1.2.08

Lavande, olives et Noël



Comment ai-je pu me croire heureuse jusqu'à présent alors que je ne connaissais pas encore cette région, cette vue sur la montagne et l'église, cette marche dans les collines, le parfum des olives ?



Elle appelle ma chambre une cabine, sa maison un bateau et c'est exactement ça : quand j'écoute Chantal parler, je suis perpétuellement en voyage.



Demain, un nouveau train mais, ce soir, c'est encore ce silence pénétrant, cette vie tranquille et sa précieuse présence.