25.2.10

Avis de déménagement


Maintenant, j'habite ICI.

4.2.10

C'est, désormais, toujours jeudi !


S'il vous importe de savoir pourquoi ce billet est le dernier, si vous voulez avoir de mes nouvelles en attendant la prochaine adresse où vous pourrez me lire, n'hésitez pas à décacheter les courriers que je vais continuer à écrire à
Madame Gâ dans la boîte aux lettres de nos jeudis qui me tiendra lieu, pour le moment, de poste restante.

3.2.10

Ici ou ailleurs

Il y a quatre ans, on allait sur la terrasse haut perchée lors des pauses de 11 heures. On avait à peine le temps de boire un thé, de souffler, de sourire en regardant les enfants de la garderie s'ébattre sur le toit d'en face.
Je me souviens, j'avais dit à Jean qu'avec ce ciel immensément bleu et cette vie sur le sommet des immeubles, qu'on ignorait d'en bas, j'avais vraiment le sentiment d'être ailleurs.

Aujourd'hui, alors que je regardais ce même toit en buvant un macha, j'avais vraiment, au contraire, le sentiment d'être chez moi.

1.2.10

(Un) lundi


Il n'était que 10 heures ce matin quand j'ai su que ce jour serait parmi les plus beaux de ma vie.

J'ai de la chance : ils sont innombrables, ceux que je peux nommer ainsi.

Et je sais qu'il y en aura toujours d'autres, que ce n'est pas fini.

31.1.10

La métamorphose

Avec Ga on a remarqué qu'il nous arrivait de ne plus retrouver, à la fin d'un livre, ce qui avait retenu notre attention, provoqué notre enthousiasme, dans les pages qu'on avait cependant cornées.

C'est comme si on avait changé pendant le temps de notre lecture.

Mais ce n'est pas toujours au livre qu'on doit cette transformation.

"Yuna regarda le billet et demanda au jeune homme si elle ne pouvait pas changer à Paris plutôt qu'à Bruxelles. Elle avait beau savoir que le changement de train ne lui permettrait même pas d'apercevoir le sommet de la tour Eiffel, elle ne pouvait en cet instant réprimer une nostalgie inexplicable de cette ville.
Le jeune homme désigna l'écran et expliqua qu'à Paris, avec une correspondance, il fallait prendre le métro pour aller d'une gare à l'autre, tandis qu'à Bruxelles ce n'était pas nécessaire. Bruxelles était donc la meilleure solution. Bruxelles était toujours une meilleure solution sinon la meilleure. On ne peut jamais contredire Bruxelles, car Bruxelles est censé devenir la norme. Ouvre-t-on un quotidien que Bruxelles saute aux yeux en gros titre : Bruxelles veut plus de transparence. Bruxelles veut aider à coups de millions d'euros les victimes des catastrophes naturelles. Bruxelles veut encourager le dialogue. Bruxelles veut conquérir le ciel."
Yoko Tawada. Le voyage à Bordeaux.

30.1.10

16H30 (le samedi)

Les rues piétonnes sentaient la gaufre, la brioche, sentaient le sucre et la province.
Des hommes patientaient devant les cabines d'essayage, portaient les paquets.
Les conversations évoquaient des heures de rendez-vous et des espoirs de séduction.
Des files d'attente se formaient devant les cinémas et devant les caisses des magasins de prêt à porter.
Les poussettes ralentissaient les démarches, les rencontres étaient parfois dues au hasard...

Je persiste à fuir l'effervescence du centre ville et je vais manger à Sugamo, là où des vieilles dames masquées servent du thé et des mochis pâles et tendres, aussi rebondis et doux que des joues d'enfants.