28.9.06

Basta !

Après avoir constaté, dans la même demi-heure, que les magasins d'ameublement vendent de belles housses de coussins mais uniquement aux dimensions des coussins qu'ils vendent eux et pas aux dimensions de mes coussins à moi. Que les pantoufles de Muji qui m'intéressent existent jusqu'au 24 ou à partir du 26 et pas à ma pointure à moi...
Je préfère abandonner toute velléité de shopping et garder mon temps pour profiter d'un rayon de soleil et d'un coup de vent qui agite joliment les carillons pendus aux branches.
Soudain, le temps passe plus lentement.



26.9.06

Tuesday self portrait



On peut oublier qu'on vit sur des plaques tectoniques. Même si certains lieux aux vitres grillagées nous le rappellent chaque jour.

24.9.06

La vie des morts


J'aime les cimetières où s'estompe le vacarme du monde.

Le dimanche matin, dans tous les cimetières du monde, il y a des enfants insouciants qui se courent après autour des tombes.

J'aime y passer du temps, penser aux morts qui m'étaient chers, avec qui j'aimerais tant partager ce moment sous le soleil.

Les cimetières ne sont tristes que si on est triste soi-même. Moi, je ne le suis pas.

Je regarde leur tombe et j'invente une vie à ces morts. Une vie de dimanches de rien, une suite de moments minuscules comme mes dimanches à moi : un coup de soleil sur l'épaule, une piqure de moustique, des tomates cerises grignotées sur un banc, des voisins croisés dans la rue et, pour finir, un verre au canal café avec des amis.

J'aime la compagnie des morts car, quand je veux, je rejoins celle des vivants...

23.9.06

La belle heure

En ce moment, c'est 17H40. Pas encore nuit mais plus tout à fait jour.

L'heure où tout semble possible et où on a envie de plans sur la comète pour la soirée à venir.

Ou alors juste envie d'un petit crochet chez le marchand de thé avant de rentrer faire chauffer l'eau.

Et pour les amateurs de vélo les cheveux dans le vent : un spot !

C'est ici que ça se passe : juste avant d'arriver à la gare d'Otsuka, quand on vient d'Ikebukuro et qu'on suit la voie ferrée. Roue libre obligatoire et sensations de montagnes russes. Un régal.
Mais c'est comme le ski : pour éprouver à nouveau ce plaisir, il faut remonter la pente...
Mais ça n'est pas comme le ski : il n'y a pas de tire-fesses...

Construisons les villes à la campagne

Je ne peux pas m'empêcher... Je dis à Aelle : "viens, tu n'as pas vu Tokyo la nuit, les néons, les grandes avenues et tout..." Et, finalement, nous allons manger à Odaiba, en terrasse, après une marche au milieu de la nuit, des cigales, des oiseaux !!!
En montant les marches, elle me dit que, depuis le début, elle n'a pas eu l'impression de mettre ses pas dans les empreintes des autres touristes... Mais les autres ont-ils une guide qui a décrété que Tokyo était un jardin ?!!!!
Tout de même, Ginza est sur la route du retour. Starbucks a décrété que le parfum de l'automne est potiron épicé. Et pourquoi pas ? Vides, nos gobelets en carton tiennent compagnie à d'autres, près du jardin de l'empereur, là où il n'était pas utile de passer pour rentrer à pied.
Oui, à pied car Aelle n'a pas eu assez de trois mois de la vie d'une serveuse pour se lasser d'être debout !
Aelle a vingt ans et sourire lui va bien. Elle ira loin, je le crois. Au moins en France (juste une escale) dimanche.

(un jour il y aura à nouveau des photos sur ce blog, maintenant que j'ai retrouvé le fil USB de l'appareil photo et dès que Blogger aura fini de faire sa mauvaise tête !)

22.9.06

La requete la plus longue...

Je ne me lasse décidément pas d'imaginer les vies qui se cachent derrière les requêtes Google...
Celle-là, je la trouve jolie et nostalgique et ça me fait plaisir qu'une telle demande permette d'arriver ici...


22 Sep, Fri, 02:26:17 Google: vous avez passé il y a quelques anné des vacances avec un camarade dans ces lieux et vou vous empressez a venir vous rejoindre

20.9.06

Le premier jour du reste de la vie

Je crois que ça a à voir avec la ponctualité que mon père m'a apprise... Qui fait que je sais toujours, en gros, l'heure qu'il est, à dix minutes près, y compris les jours de changement d'heure, quand j'étais en France...
Et puis, aujourd'hui, alors que je suis en train de me dépêcher pour tout caser dans une même matinée, je découvre que le magasin dans lequel je dois aller n'est pas fermé mais, tout simplement, pas encore ouvert !!!!
Me voilà, pour la première fois de ma vie, en possession d'une heure bonus, une heure cadeau, une heure pour rien.



Mettons que ma semaine commence à ce moment là, dans cette faille temporelle.
Il y a le ciel bleu à couper le souffle, le soleil qui caresse doucement les bras nus, le vélo sans effort et sans vent, les gens qui mangent leur sandwichs sur le bord de la rivière, ce cycliste qui s'arrête soudain pour boire une canette de chocolat, les futons qui s'aèrent sur les balcons, le dernier album de Miossec sur lequel je fais les choeurs...
Voilà. ça commence là. Il est midi. Je rentre chez moi.

18.9.06

Tous les jours la fete


Il y a, à Tokyo, un goût certain pour les lampadaires kitsh et un peu datés.

Qui font que, au début, on croit la rue déguisée...

Mais qui transforment chaque soir en fête !

Il ne m'en faut pas plus, à moi, pour avoir le coeur léger...

15.9.06

Avant de mourir

J'ai remarqué que les professionnels du lavage de vitres sont toujours des hommes.
Il doit y avoir un gène du lavage de vitres et ce gène est masculin.
Enfin, c'est comme tous les gènes : tous les humains n'en sont pas dotés, il n'y a qu'à voir comment E. lave les vitres !!!
Moi, avant de mourir, ce n'est pas marcher sur la lune ou marcher sur un fil que j'aimerais faire. Moi, j'aimerais savoir laver les vitres !

14.9.06

Chantons sous la pluie

En plus d'avoir un coeur d'artichaut, je dois avoir du sang de tournesol ou de coquelicot. Trois jours sans soleil et je me fane et, parfois, au milieu de la foule de parapluies, de découragement, je fermerais bien le mien et laisserais toute la pluie tomber sur moi.
Mais aujourd'hui, Mme Ga, de retour à Tokyo, a repris possession de mes jeudis. Elle et "tout ce qu'elle aimait".
Et il s'est arrêté de pleuvoir...

12.9.06

Tuesday self portrait


Je n'ai pas attendu le mardi pour faire des autoportraits...

11.9.06

Après la nuit

Il y a eu, sitôt le départ décidé, le seuil franchi, la main sur le guidon, un mal de tête lancinant, de ceux qui s'installent pour longtemps.
Et mes lentilles fatiguées, qui m'ont rendue la ville floue.
Il y a eu ces deux vieux, juste là, sur le trottoir, avec leurs chiens vieux eux aussi et étalés à leurs pieds. Ma nuit devait se lire sur mon visage : ils m'ont souri avec indulgence et j'ai souri aussi.
Il y a eu un coup d'oeil à droite. Oui, sans doute, j'aurais dû tourner mais après tout, je ne suis pas pressée.
Il y a eu cette rue, jamais traversée, j'en suis certaine et que, sans doute, je ne pourrais pas retrouver si je la cherchais. Cette rue aux prostituées qui se donnent encore une chance -maigre chance- en appelant cet homme, saoul. Qui, non, n'est pas en état de répondre.
Il y a eu ce feu qui passe au vert mais auquel je m'arrête quand même pour regarder passer, sur le trottoir d'en face, ces trois filles comme des apparitions. Robes chiffonnées, chaussures à la main, maquillage coulé. Mais qui ont encore cent raisons de rire.
Il y a eu ce jeune homme, cheveux hirsutes, coupe à la mode, costume fané. Qui ne marche pas droit alors qu'il le croit.
Il y a eu ce souffle d'air mais, déjà, la chaleur de la journée s'installait.
Il y a eu cette rue. Ah tiens, je la connais. Décidément, jamais perdue. Cette rue connue mais jamais un dimanche à cette heure-là, jamais sous cette lumière.
Il y a eu cette descente dans laquelle j'aime oublier qu'il y a des freins à mon vélo.
Et la côte et là, ça devenait trop dur.

(Parfois, j'aimerais ne jamais dormir pour profiter de toutes les lumières du jour, de toutes les étoiles de la nuit. Mais il y a eu quelques heures, à peine, pas assez, de sommeil)

Et, plus tard, monter jusqu'au toit et voir le jour décliner, la nuit tomber, à nouveau la nuit.


La nuit tombe tôt à Tokyo mais sur les toits, il ne fait pas noir.

Sur les toits, il y a, parfois, de la musique, des bières, des rires et des conversations dans toutes les langues.
Et le rêve que, bientôt, les Japonais, après avoir inventé l'eau chaude à portée de tous et en kit, se penchent sur les bâches bleues molletonnées.

8.9.06

Les voies de l'informatique sont impénétrables

C'est l'après-midi. Une tasse de thé qui fume (aujourd'hui, c'est du chaï). J'ai hésité entre chaud et glacé : ne fait-il pas assez chaud ainsi pour ne pas en rajouter ?
Saturnin dort sur le palier.
Les cigales ont pris une journée de congé mais se font remplacer par les oiseaux.
Parfois, un employé de l'hôtel voisin sort et parle dans son téléphone.
Bande son du moment : Bebel Gilberto. Grand calme.
De temps en temps, à intervalle très irrégulier, l'ordinateur émet un petit son pour me prévenir qu'il vient de recevoir un message pour moi.
J'interromps parfois ma lecture/écriture/rêverie/recette de cuisine (aujourd'hui un cake aux carottes, raisins secs et lait de soja) pour donner une petite tape à la souris, histoire de sortir l'écran de l'ordinateur de sa veille.
Il y a un peu le même genre d'excitation dans ce geste que dans celui d'aller chercher le courrier quand on a vu que le facteur déposait quelque chose dans la boîte (aujourd'hui, une carte postale de Rome de Be et Ga)...
Qui peut bien m'écrire ???
Selon l'heure, ça ne peut venir que du Japon mais parfois, j'ai des surprises (aujourd'hui une insomnie de Séverine).
Les spams ont dû poser leurs vacances en même temps que les cigales : on me propose un peu moins qu'avant de m'acheter des montres Rollex, de me faire allonger le sexe, d'acheter du viagra.

Mais voilà : l'ordinateur m'a prévenue qu'on m'avait écrit et j'ai découvert un message que ce n'est pas la première fois que je reçois... Enfin, difficile de parler de message...
C'est un message entièrement vide, envoyé par personne à l'intention de personne.
Dans ma boîte de réception, il n'y a que la rubrique "date de réception" (aujourd'hui 14:30) qui est remplie.
ça vaut bien le coup de m'écrire pour me dire ça !
D'ailleurs, si quelqu'un veut bien m'expliquer comment ça arrive chez moi...

7.9.06

L'homme qui marche...


... Ou comment, parfois, la réalité rejoint la fiction...
Car n'est-ce pas le personnage du manga de Taniguchi qui est passé devant moi ???
A moins que cet homme ne se soit fait appeler Kafka, alors qu'il était adolescent...

6.9.06

Une chaise à Tokyo


NO MANGA NO BANGO UNE CHAISE À TOKYO
TE PRENDRE DE HAUT
DANS UNE SUITE À L'HOTEL...

5.9.06

tuesday self portrait







Aujourd'hui, j'ai vu 36 chandelles...

4.9.06

Un lundi au soleil !


Moi, je connais un moyen pour éviter le blues du dimanche soir : ne pas travailler le lundi...

Et, quand on habite à Tokyo et qu'on veut fredonner doucement la chanson de Cloclo toute la journée, on peut aller à Odaiba.

Odaiba le lundi, on pourrait croire que c'est un peu les vacances hors saison : les distributeurs de glace sont vides, la promenade déserte.

Et pourtant, tout est pareil que d'hab' : des bandes d'amis qui dressent le barbecue dès 11H, des poissons qui font des bonds pour saluer les bateaux, des séances photo sur la plage, des bronzeurs intensifs, des cigales au top de leur forme...

Odaiba, c'est l'endroit idéal pour observer la trajectoire du soleil, du matin au soir.

Et voir la baie s'enflammer et s'obscurcir peu à peu.



Et se parer de mille lumières...

J'aurais presque pu croire qu'Akiko était revenue de France rien que pour me voir, boire une bière, manger des haricots et m'emmener manger 21 excellents sushis en face de la baie en me racontant les deux mois qui nous ont séparées...

... Et profiter des dernières heures de ma jeunesse !!!

Ce qui est bien dans la vie, c'est qu'il n'y a pas de blues du lundi soir !

3.9.06

C'est toujours dimanche

Si nous avons ENCORE passé notre dimanche au parc, c'était, cette fois, en compagnie d'Aurélien.

Nous avons passé une partie de l'après-midi à évoquer les dimanches soirs difficiles de notre jeunesse.

Ces moments cruels où se rapprochait le film du dimanche soir (souvent un chouette film avec Jean-Paul Belmondo) et où nous étions loin d'avoir terminé notre boulot pour le lendemain...

Il était nettement plus vital pour nous de regarder le film que de se concentrer cinq minutes de plus sur cet exercice de latin ou de maths...

Mais c'était eux, justement, qui teintaient le film d'un voile de mauvaise conscience.

E., lui, nous a dit que ces moments là, il ne les a pas connus...

Ben ouais mais il était bon élève, lui ! Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il est devenu prof !

Et c'est parce qu'il est prof que c'est sa rentrée demain...
Et c'est pour ça aussi que quand la musique annonçant la fermeture du parc a retenti, (c'est quand même le grand défaut de ce parc : il ferme juste au moment où la lumière s'adoucit et embellit tout le monde, à une heure où on n'a pas encore envie de rentrer chez soi faire ses derniers devoirs mais où il est trop tard pour entreprendre autre chose...) il a arrêté de frimer et commencé à déprimer !

2.9.06

Lapin

Voilà, ça arrive, c'est comme ça...

On s'apprête à rentrer vite fait se changer, remettre un brin de mascara, un peu de rouge à lèvres.

Et puis un mail arrive sur le keitai et, soudain, la soirée devient libre et vacante.

Alors on se dépêche, non pas de rentrer mais de trouver un bon endroit pour regarder la lune prendre le pas sur le soleil.

Aujourd'hui, près du palais impérial à 18H30.