31.5.08

L'envers du rêve

Madame Gâ et moi, nous vivons à l'envers.
Je suis parfois prête à partir de chez moi quand elle va se coucher et il arrive aux mails que nous nous écrivons à cette heure commune de se croiser comme nous pourrions le faire, en vrai, dans l'escalier, si nous étions des voisines aux horaires décalés.

Mais, jeudi soir, Madame Gâ est partie se coucher sans m'écrire et elle a attendu le vendredi matin pour me raconter qu'elle et Monsieur Be s'étaient endormis devant La Maman et la Putain de Jean Eustache.

Comme je venais de publier mon billet d'hier, j'ai d'abord pensé qu'elle l'avait lu et avait cru que, dans mon rêve, nous étions allés voir ce film. (Mais non, dans mon rêve, Jean Eustache était encore vivant et nous allions voir sa toute dernière oeuvre !)

Et puis j'ai compris qu'elle me parlait de sa soirée de la veille et qu'elle n'avait pas du tout lu le récit de mon rêve.

Ainsi, même s'il est difficile d'y croire, Be et Ga s'assoupissaient devant La Maman et la Putain à l'heure même où rêver de Jean Eustache me tirait brièvement du sommeil.

"Mazette !" a dit Madame Gâ.

30.5.08

Le dernier film de Jean Eustache

Je suis au cinéma avec E. Nos sièges sont situés dans le premier tiers de la salle. Le film n'a pas encore débuté.
Dans un premier temps, une bande annonce est projetée. E. en profite pour retourner à l'entrée pour passer un coup de fil.
La bande annonce dure 20 minutes et présente justement le film que nous allons voir ensuite : le dernier film de Jean Eustache. Prise d'une somnolence irrépressible, je ne parviens à ouvrir les yeux que par intermittence et je vois sur l'écran, dans un noir et blanc dont l'esthétique me rappelle celui de Sarah Moon, trois prostituées portant chacune un casque militaire et un revolver, s'abattre sur le sol et viser en tremblant l'objectif de la caméra qui est située sous une voiture.

A la fin de la bande annonce, la salle est envahie de spectateurs.
Certains sont venus avec leurs enfants et les assoient sur leurs genoux mais les enfants s'agitent et ne veulent pas rester assis.
Certains objectent que le film n'est sans doute pas destiné à un public enfantin.
Certains remarquent que, à présent, n'importe quel film qui se passe dans le Nord attire le public en masse.
Certains sont assis juste devant nous et, à cause de la configuration de la salle, nous n'avons pas la moindre chance de voir autre chose que le ciel des plans larges ou la coiffure des acteurs lors des gros plans.

Je m'extirpe de mon siège pour aller annoncer cette nouvelle à E.
Je ne le trouve pas dans l'entrée de la salle. Juste derrière moi, arrive une petite fille blonde, qui semble me suivre.
Je lui dis que je cherche quelqu'un.
"Il n'y a jamais eu personne ici", me dit-elle, en me regardant bien droit dans les yeux.
Je lui rends son regard en lui demandant pourquoi elle me ment alors qu'elle ne me connaît pas.

29.5.08

C'est jeudi !


Retrouvez ICI, si le coeur vous en dit, ma lettre en forme de livre que j'envoie à Madame Gâ

28.5.08

Pivoine


C'est ça que j'aime particulièrement, chez ces fleurs : je sais comment elles seront une fois ouvertes mais, entre temps, elles me font l'effet d'une pochette surprise et me donnent envie de m'installer près d'elles et ne plus bouger, les regarder vivre.

27.5.08

Tuesday self portrait (chat)


Il y a trois autres portes dans le couloir.
Il ne serait pas juste de dire que je n'y croise jamais un chat.
Car, au contraire, je n'y croise toujours qu'un chat.

26.5.08

Sans moi

Je vis ce lundi avec indifférence. Ils sont sept à se ressembler par avance. Que pourrais-je inventer pour empêcher cette fatalité. 

Toute la journée, je souris mais je ne suis pas là. Mais nulle part à la place. Simplement pas là.

C'est drôle, avant même qu'il m'en parle, j'y pensais : à ceux qui se contenteraient de ces journées-là plutôt que d'avoir à les passer dans un lit d'hôpital. 
Mais à moi, ça ne suffit pas d'être vivante, d'être debout, d'être médiocre.

Je ne peux plus bouger, j'ai des cheveux étrangers sur mon visage, je peux à peine respirer. 
Et, pourtant, je ne leur en veux pas, à ceux qui provoquent parfois de telles conditions de voyage dans les trains. 
Je ne leur en veux pas de se jeter sur la voie, de ne pas savoir attendre la fin de la journée pour recevoir la couleur d'un nuage, d'un unique nuage comme on recevrait une fleur, une unique fleur. En cadeau. 

ça ne compense pas. Mais. 

25.5.08

Petit déjeuner entre amis

Le soleil a brillé à 7H. Juste le temps d'effacer les traces de la nuit de pluie sur mon balcon.
Puis la lumière est redevenue grise.
Alors j'ai décidé que c'était l'heure du petit déjeuner.

Les dimanches matins sont des jours à part entière et ils ont toujours un goût particulier, n'est-ce pas ?
On en choisit la bande son avec autant de soin que la vaisselle, les saveurs changent de l'ordinaire et sur la table est souvent posée une revue ou un livre parce qu'on sait qu'on va rester là un moment, remettre de l'eau dans la bouilloire plusieurs fois, oublier que le temps passe, se dire que le marché attendra.

Chez moi, ce matin, Glenn Gould joue une partita de Bach. Le thé est fumé. Le petit pot de crème est au jasmin et le cake au gingembre, cuisinés par Valérie. Et les pages que je tourne sont celles de Trois sentiers vers le lac, un recueil de nouvelles de Ingeborg Bachmann.


"Monsieur Karl ! Je vous en prie, sauvez-moi, regardez-moi ça ! Elle passait les doigts dans ses longs cheveux bruns : Dites-moi vous même ! ça ne peut plus durer, il n'y a pas plus de huit jours que je suis passée ! M. Karl, fouillant dans sa chevelure avec un autre peigne, dit que d'une certaine manière, dans une certaine mesure, ça allait, mais qu'il devait cependant conseiller avec insistance un traitement bio-intesif CHEV-09, élaboré par les laboratoires de l'Oréal, et il lui conseillerait avec une insistance plus grande encore toute une série d'ampoules, à renouveler dix fois seulement. Beatrix l'interrompit vivement : D'accord pour une ampoule à titre d'essai, je comprends, mais me décider pour toute une série, non, monsieur Karl, je ne peux vraiment pas me décider aujourd'hui, j'ai encore une journée terrible devant moi, vous n'avez pas idée, et puis avec ce temps !"


Le temps va rester à la pluie, aussi mon dimanche matin va durer toute la journée et je le passerai avec mes amis :
ICI, je recopierai la recette du gâteau de Valérie (ou de ses autres secrets qui réussissent à rendre doux les jours de pluie, les jours d'attente),
ICI, je lirai les notes au fil du pinceau qu'Agnès s'est décidée à rendre publiques,
ICI, j'écouterai à l'infini la voix du Consul lire la page 48 de Au-dessous du volcan.

Le soleil revient demain mais demain, c'est lundi et je ne veux pas encore y penser. 

24.5.08

"Take a break in the rush"


Je l'ai photographiée quand elle avait les yeux fermés mais je crois qu'elle ne le sait pas.
La musique la gênait. Moi c'était la rue. Le bruit de la rue que je ne supporte plus.
Alors, elle m'a parlé de son île, du bateau qui s'éloigne de Tokyo à reculons, de la nuit passée sur le pont, des 4 km de terre dans la mer : les criques, les pins, la montagne. Et j'y étais -un peu- j'étais plus tranquille.
En rentrant, pendant que l'eau chauffait, j'ai écouté les bulles de l'aspirine s'entrechoquer dans le verre.
Puis le silence. Mais aussi la pluie. Un train, parfois. Des chaussures à talons dans la rue.
J'ai pris ma tasse bleue sur l'étagère, celle qui m'est chère. Et, parmi les thés,  j'ai choisi le Pleine Lune.
J'ai rangé mes livres dans la bibliothèque et, assise sur un coussin, assise dans le calme, j'ai respiré dans les arbres d'Emmanuel Guibert. Ses arbres en noir et blanc qu'on dirait vivants.
"ça surprend toujours, en forêt, ces arbres qui grincent comme des portes."
La campagne à la mer d' Emmanuel Guibert.

23.5.08

30° à l'ombre

C'est un vendredi propice aux heures ensoleillées du canal café.

Je me réjouis d'une fantaisie gothique.
Je mets quelques photos dans une enveloppe.
J'envoie quelques mots d'ubiquité, espère une promesse qui conjuguerait ce lieu au futur.
Je regarde ces chaussures qui ne sont pas faites pour marcher, ces bouches qui, lentement, savourent la pâleur des cheese-cakes, ces verres de bière bus en riant, ces têtes penchées vers un dictionnaire électronique.
J'envie une coupe courte que je n'aurai jamais.

Plus tard, longer le botanique comme longer une rue de souvenirs.
Et mes bras, après s'être gorgés de soleil, s'alourdissent de tomates et de fraises.
Ce matin, c'était si bon de dire "passe une bonne journée ! A ce soir !"

22.5.08

C'est jeudi !


Chers lecteurs, d'après mes statistiques, vous êtes, chaque jeudi, plus nombreux à passer voir ma boîte aux lettres qu'à lire le courrier que j'écris ICI à Madame Gâ.
Est-ce que ça n'est pas tentant, pourtant, d'être autorisé, pour une fois, à lire la correspondance d'autrui ?!!!

21.5.08

"Nous commencerons une autre vie, je te promets, je te promets, amour."


Depuis lundi, il y a à nouveau la voix de Mendelson dans ma vie.
Je l'entendais, avant.
Dans le salon aux murs couverts de livres de la maison qui sentait si souvent bon les gâteaux.
Je l'entendais dans ma vie d'avant (il dit : "tout cela semble si loin, parfois, une autre vie, bref...").
Je pense aux choses qui vivent sans moi, aux livres qui vivent sans moi, aux disques aussi, aux gens qui vivent sans moi, qui continuent leur vie sans moi ou ne la continuent pas.

Je pense aussi à ceux qui ont choisi de vivre avec moi.
Parce que oui, tout cela est loin et beau, si beau mais nous avons commencé une autre vie.
Où il reste tant à faire.
Où il reste à trouver des murs pour les livres.
Pour les livres et la voix de Mendelson.

20.5.08

Tuesday self portrait (loup)


Certains jours, j'ai l'impression que mes cheveux vivent une vie indépendante de la mienne. Une vie plus libre. Une vie de loup, en somme.

19.5.08

Lundi 18H25. Entre Ebisu et Meguro

C'était déjà le soir mais ma journée n'était pas encore achevée. Et, dans la Yamanote, j'ai mis mon visage entre mes mains. Mais l'instant n'était pas assez tragique pour mériter une telle pose mélodramatique.
Non, il n'y avait pas de tragédie dans l'air.
Juste une immense lassitude.
Comme si vivre cette journée, c'était être obligée de manger une complète assiette de pâtes à rien dont on aurait omis de saler l'eau de cuisson.

18.5.08

Des lendemains qui chantent


"Des lendemains qui chantent
malgré la pluie battante
Sans procès d'intention
Etre heureux pour de bon

En exauçant nos rêves
De baisers sur les lèvres
De retour à la norme
Dans le fond et la forme
Des lendemains qui dansent
Sans accroc ni offense...

Même si la vie ne vaut la peine
Que lorsqu'on roule à perdre haleine."
Benjamin Biolay

17.5.08

Sans lui


C'était un soir d'automne et il a longtemps gardé mes polas dans sa main après les avoir regardés.
Il m'a dit de cesser de les enfermer dans une boîte.

Alors j'en fais des carnets.

Mais sans son regard, c'est comme si ces photos ne vivaient pas.

16.5.08

La vie sur le fil

Il faut savoir vivre en équilibre.

Quitter le botanique, l'herbe verte, le soleil, le parfum de patate douce de la glace, la couleur grise du drap de soie, le papier bible du Pléiade d'Henry James, les entretiens de Georges Perec que déroule l'iPod.

Il faut savoir détacher l'antivol du vélo, longer les petites imprimeries, dépasser les teckels en promenade, slalomer entre les enfants, penser sans trembler aux souvenirs gravés le long de l'itinéraire.

Il faut savoir passer aux choses sérieuses, poster la lettre signée la veille, remplir le bac à légumes du frigo, acheter 20 mètres de colle.

Mais il faut savoir également, parce que la lumière est tendre et belle sur la façade usée, mettre le vélo sur sa béquille, sortir tous les appareils photo et passer 20 minutes à rétrécir sa vision au format du viseur.

Parfois, la vie peut attendre un peu.

15.5.08

C'est jeudi !


Le jeudi, le rouge est ma couleur. Même quand le courrier que j'envoie ICI à Madame Gâ est noir et blanc.

14.5.08

Un Omotesando à l'eau

Glenn Gould prend soin de moi.
Et la météo aussi.
La météo qui m'épargne de vivre des mercredis de routine et de monotonie.
Ainsi, ces petits paysages d'Omotesando qui, la semaine dernière, avaient une couleur de coquelicot, étaient, ce matin, trempés comme mes pieds.

Ce pourrait être le nom d'une nouvelle boisson, ça changerait de la grenadine ou de la menthe.
Ce serait un verre sans amertume, à déguster aussi bien en terrasse que derrière une vitre dégoulinante.
Et sur une fugue de Bach.

13.5.08

Tuesday self portrait (l'avarice)


Il m'arrive pourtant d'avoir le coeur sur la main.

12.5.08

Derrière une vitre

Les sushis étaient dodus et Cléa m'a échangé son oursin contre mon omelette.
Bientôt trois ans que je la lis et, ce soir, son sourire généreux incarné.
Elle m'a dit "et toi, Gwen, ça t'amuse toujours d'écrire ton blog ?"
Et j'ai répondu qu'amuser n'était pas vraiment le mot. Mais alors quoi ? Pas un amusement mais, bien sûr, pas une corvée non plus. Mais alors quoi ?
J'y ai pensé en rentrant. J'y ai pensé en marchant. Les ruelles étaient sombres et il n'y avait pas d'écho à mes pas. Je pouvais tenter de classer mes pensées tranquillement jusqu'à Takadanobaba.
Alors quoi ?
Et il y avait aussi cette question entendue la semaine dernière : "qu'est-ce que tu veux laisser de toi ?"

Laisser ici chaque jour une trace de moi sans toujours savoir en direction de qui.
Journal en public.
Mes journées sous forme d'instantanés.

J'ai posé mon gobelet de thé encore chaud à côté de moi derrière l'immense baie vitrée.
Sur la ligne blanche, ils étaient trois employés, impeccablement ordonnés, à secouer la main en guise d'au-revoir vers l'appareil qui s'éloignait puis à s'incliner dans sa direction avant de poursuivre leur tâche.
Quelqu'un d'autre que moi les a-t-il vus ?

Plus tard, le soir, c'est aussi derrière une vitre, à Higashi-Nakano, que j'ai vu un homme marcher sur le tapis mécanique du Gold Gym.

C'est en pensant à lui que j'ai fait la moitié de mon voyage retour à pied.

11.5.08

"Lay your head down in my arms"


Il y a des anniversaires dont on prépare la célébration longtemps, très longtemps à l'avance.
Et d'autres qu'on sait improviser parce que, tout à coup, on s'aperçoit que la lumière est la même, qu'on foule le sable au même endroit et que, pour tout revivre, il suffit d'un "tu te rappelles de ?", d'un verre de, et de ce refrain dans l'iPod.

10.5.08

Tremblement de coeur


Plus tard, il a passé sa main autour de sa taille et lui a parlé, la bouche contre ses cheveux. Et leurs hanches étaient contre, tout contre.
Plus tard, encore plus tard, elle a sauté à pieds joints. Et lui aussi, à pieds joints. Et ils ont ri parce que le pont a tremblé.

A 1H45. Ce n'était plus le pont mais le lit. 6,7 sur l'habituelle échelle. Comme une réplique. A pieds joints.

9.5.08

Bref, on n'a pas fini d'être heureux


Nous étions dans le vert. Dans la vie.
Et pas seulement parce que chaque arbre, chaque feuille est veiné comme un poignet ou doux comme la peau.
Nous étions dans le tendre. Dans la vie.

Il y a eu cet écureuil qui a aimé mon cake au macha.
Mais pas seulement.
Il y a eu la tête plate d'un serpent. Et l'écusson couleur thé sur l'aile du papillon.
Il y a eu un manju à l'ombre d'une lanterne et un thé glacé sur le toit de la forêt.
Et une fleur de jasmin à ma boutonnière.
Il y a eu le beau sourire du danseur.
Mais pas seulement.
Il y a eu une consigne : "conjuguez à l'impératif ce complément de lieu".
Mais pas seulement.
Il y a eu d'autres considérations sur la conjugaison et l'invention d'un nouveau mode : le définitif.
Il y a eu ces kilomètres dans la montagne. Puis la lumière voilée sur le regard du boudha.
Mais pas seulement.

Il y a eu la lanterne.
Le voeu à la lanterne.
Ce qui ressemble déjà à un pèlerinage.

8.5.08

C'est jeudi !


Il y a des jours pensées et d'autres coquelicots.
Parfois, les courriers de Madame Gâ ressemblent à des bouquets et c'est invariablement le jeudi que je peux les cueillir ici.

7.5.08

"Non moi, j'aime bien quand y'a quelque chose qui cloche dans la personne"


Dans la Yamanote serrée, Caroline Champetier ne parle pourtant qu'à moi. A la fin de son plan séquence, les premières mesures de Marcia Baila résonnent dans mon iPod. Je n'ai jamais su rester immobile en entendant cette chanson et mon genou s'agite en rythme : c'est le maximum que me permet la foule. Et je souris en pensant que, dans les boums des années 80, c'est ce que certains garçons un peu timorés appelaient "danser" alors que, sur de telles musiques, j'agitais déjà très vite les bras.

C'est mercredi et le soleil teinte mes joues en coquelicot au yellow café. Et, après la pause à la terrasse du farmer's table, je savoure chaque détail, chaque instant de béton se découpant dans un ciel si bleu, ce temps si délicieusement vacant.

Remontant dans le train, à la fin de la journée, me reviennent en tête les mots de Catherine Ringer, entendus le matin même :
"Il est pas magnifique, ce bled ?"

6.5.08

Tuesday self portrait


Six mois après, mon appareil s'est familiarisé. Et le retardateur me permet des photos que je n'ai pas à retoucher.

5.5.08

La vie à côté de la vie


La golden week a des parfums de trottoirs mouillés et, à certaines heures de la journée, il fait bon aller regarder passer les trains au Pile Café.

La vie va sur un air de bossa nova, alterne le goût du macha avec celui du tofu. Je marche sur les traces de mon passé. Me suis surprise à penser que, bientôt, j'aurai passé trois ans de ma vie au Japon. Et ce n'est pas rien.

Pour la suite, je ne suis même pas inquiète. Il va de soi que ce sera toujours ainsi. Et aussi simple que de dire : "il faut que tu redeviennes musicien" ou que de donner son avis sur un canapé blanc.

4.5.08

Sous les branches à Yasukuni


A Yasukuni, la glace n'est pas la seule à avoir la couleur du macha.
Les arbres prêtent leur tronc en guise de toile de fond pour les portraitistes. Et le bois répète le voeu écrit plus tôt sur la page d'un cahier. Car oui, j'en veux encore, des samedis de pluie.
Du vent dans les cheveux sans pédaler et, en bas de la pente, les sushis sont de toutes les couleurs. Un peu comme les pastels empilés qui me donnent envie de colorier mes rêves dans un joli carnet.

3.5.08

Les couleurs de la cuisine


Je ne m'imagine pas un jour pousser la porte d'un cuisiniste.
L'inspiration est là. Dans la rue, à portée du regard.

On s'arrête. "Et pour la cuisine, qu'est-ce que tu dirais de ces couleurs ?"
Une manière d'inventer un avenir.

2.5.08

Un glaçon gros comme le Ritz


Au Cotton Club Café, les glaçons sont taillés directement dans les icebergs.
On y constate les difficultés de l'industrie des napperons face aux progrès de celle des écrans plats, on y dénonce la misère morale des vélos d'appartement, on y fume des Lucky Strike jusqu'à la découverte, dans le paquet, d'un pass pour la planète Uranus où est pratiquée la vivisection.

1.5.08

C'est jeudi !


Tous les jeudis et quelle que soit la couleur de nos vies, Madame Gâ et moi nous écrivons ici. Un an que ça dure... Qui peut se vanter d'une telle régularité dans son courrier ?!