30.11.06

Comme sous anesthésie

A Ikebukuro, l'espace est vertical.

Mais les avenues sont larges et permettent de respirer.

Ces routes qui strillent le ciel mènent-elles au paradis ???



Et y a-t-il une vie derrière ces murs aux veines apparentes ???


Je bois un chai en terrasse, sous le soleil indulgent de novembre.

C'est l'automne mais, sans effraction et sans bruit, la Reine des Neiges est entrée dans ma vie.

28.11.06

Tuesday self portrait


Le mardi, au petit déjeuner, j'écoute Paludes, l'émission littéraire et nécessaire de Nikola et Carole.
Le thé est noir. Le ciel est gris (aujourd'hui). Leurs voix me touchent. Immersion dans les pages avant de rejoindre le monde.

"Il est toujours précieux de diffuser les voix qui nous touchent, même quand les voies qu'elles empruntent ne sont pas nécessairement en résonance avec les nôtres." Nikola

27.11.06

Lundi (Retour au quartier lointain)

Le lundi a parfois un parfum de curry.

Et on y entend des musiques auxquelles on n'aurait pas pensé (Madonna, Athlete, Sinead O'Connor...)

Le lundi a parfois les vraies couleurs de l'automne.

Et, parce qu'on se lève une heure plus tard que prévu, on peut se passer de parapluie.

On a des sensations d'école buissonnière dans les petites rues de campagne.

Puis, en dix minutes de train, on rejoint la ville.

Où les magasins, les cafés, rivalisent toujours d'imagination en matière d'enseignes et de décors...

Donnent souvent envie d'entrer. De s'y arrêter.

Au café Kamera, la soupe est maison.

Et les frères Gallagher chantent sur l'écran géant.

Salgado, Cappa et Cartier Bresson sont dans la bibliothèque.

26.11.06

I'm still alive

Dans les années 90, je trouvais ça très amusant d'envoyer des lettres à mes amis en écrivant leur adresse comme s'ils étaient les expéditeurs de l'enveloppe adressée à un écrivain mort.
C'est ainsi que Tanguy avait reçu la lettre qu'il avait prétendument envoyée à Marcel Proust.
C'est certainement à cette occasion qu'il me parla de On Kawara. Un artiste qui, chaque jour, envoie une carte au message invariable : I'm still alive. J'aimais bien cette idée.
Au musée de la Poste, lors d'une expo de mail art, j'avais reconnu les cartes de On Kawara.
Puis, je l'avoue, je l'ai oublié.

Et puis, vendredi, dans la nuit, j'ai échangé quelques mails avec Fabrice qui a découvert ce blog. En allant sur le sien , j'ai recroisé le nom de On Kawara.
C'est toujours étrange de se dire que, dix ans après la conversation avec Tanguy, je vis dans le pays de l'artiste qu'il m'avait fait découvrir et dont je retrouve la trace par l'intermédiaire du fils d'un autre écrivain...


Il y a quelques jours, j'ai acheté un agenda (où ailleurs qu'au Japon, peut-on planifier sa vie sous une jaquette "à la Gallimard" qui comporte même une quatrième de couverture ?!!!!)(si vous cliquez sur les photos, vous pouvez lire le recto-verso) dans lequel est inclus un carnet d'adresses.
Ma vie est décousue et, lorsque je vous écris des mails, j'en consacre une bonne partie aux excuses que je vous dois de ne pas vous avoir écrit plus tôt... Or je pense souvent à vous. Et, si j'avais votre adresse sous la main tous les jours de ma vie, vous auriez davantage de chance de recevoir de temps en temps une carte aux couleurs du Japon qu'un long mail...
Vos adresses sont éparpillées -quand, toutefois, je les ai... Aidez-moi à les recenser dans mon nouveau carnet ! Vous en serez récompensés puisque, décidément... I'm still alive...

Lecteur de passage qui ne connais de moi que ce blog, n'hésite pas non plus à me laisser une adresse postale en cliquant sur "email" dans mon profil !

25.11.06

Le vrai gout du Japon

Le vrai goût du Japon est celui du soja.

Parfois, la vie est douce comme un bloc de tofu soyeux.

Et on croirait presque que ça peut être aussi simple que ça. A vie.

Et en fait non.

"essaie d'être en même temps l'arbre et la pirogue "...
Mais ce soir, je ne suis que bois flotté.

24.11.06

Immigrée

Si vous dites "Shinagawa" à des Japonais, ça ne leur évoque sans doute rien d'autre qu'un quartier de Tokyo ou une station de métro, une grande station où le Shinkansen s'arrête...

Mais si vous dites "Shinagawa" à des étrangers, alors, tout de suite, ils pensent au bus qu'ils ont tous pris pour aller, depuis Shinagawa, jusqu'au bureau de l'immigration de Tokyo. On dit "aller à Shinagawa" par commodité. En réalité, il s'agit d'aller un peu au bout du monde, dans une zone portuaire pas très attirante où, à part ce bureau de l'immigration, il n'y a pas grand chose.

Si vous dites que vous devez aller à Shinagawa à des étrangers, tout le monde vous regarde avec compréhension et un peu de pitié. Je ne connais personne qui considère cela comme une partie de plaisir (Madame Gâ appelle ça "se taper l'immigration" !)...

Et pourtant...

Et pourtant, cet endroit n'est pas glauque, climatisé en été, bien chauffé en hiver. Le combini du rez-de-chaussée vend tous les timbres nécessaires aux différents visas mais aussi tout ce que vendent n'importe lesquels des combinis de la ville : notamment de quoi pique-niquer dans un rayon de soleil quand on s'est levé plus tard que prévu et qu'on arrive juste avant la pause de midi !

Les salles d'attente sont spacieuses, dotées de fauteuils dans lesquels il est très facile de s'endormir et garnies d'écrans de télévision pour ceux qui n'ont pas apporté de livres. Et, d'ailleurs, je n'y ai jamais passé plus d'une demi-heure, à peine de quoi lire ou noircir quelques pages, pas grand chose, en fait...

Les employés derrière les guichets sont au pire polis mais, parfois, ils sourient aussi. Dans tous les cas, ils sont efficaces.

C'est un endroit idéal pour découvrir tout un tas de langues dont on ignore parfois même l'existence, dont, parfois, on ne devine pas la provenance...

Au bureau d'immigration de Tokyo, je me surprends à découvrir que le japonais est devenu, pour moi, une langue de référence, autant que l'anglais. Une langue qui me permet de communiquer, une langue que je comprends ou que, au pire, je devine.

Au bureau d'immigration de Tokyo, je me dis que si la France traitait ainsi les étrangers qui lui demandent une carte de séjour plutôt que de les faire attendre dehors sous la pluie ou le vent pendant des nuits entières, ça me paraîtrait naturel et, même, la moindre des choses...

Bon, en même temps, quand j'ai appris que je n'aurai pas à y retourner d'ici trois ans, je ne me suis pas roulée par terre pour réclamer !!!

21.11.06

Tuesday self portrait


"Mon fiancé avait un nom fort détestable". (Michel Legrand est, décidément, un must à Tokyo !)
Dans la boutique 105% girly -le genre d'endroits dont on ne peut même pas imaginer l'existence quand on n'est pas à Tokyo- je me sentais un peu chez moi et je me suis retenue à temps d'esquisser l'incontournable chorégraphie à laquelle, invariablement, je me livre dans mon salon quand j'écoute le disque des Demoiselles de Rochefort.
C'est donc entre deux paroles de la chanson des forains, pendant qu'elle manipulait d'improbables têtes de chiens en perle, que j'ai raconté à Madame Gâ que ma grand-mère, elle, n'a pas été bégueule comme Danielle Darrieux et a épousé son fiancé "au nom fort détestable". Acceptant, ainsi, de s'appeler Madame Damme.
J'ai, ainsi, confirmé la théorie que Madame Gâ et ses soeurs avaient échafaudée en voyant le film : non, on ne renonce pas à l'amour quel que soit son nom !!!
Surtout que, bon, Danielle Darrieux, elle appelle son fils Boubou... Et ça, si c'est pas ridicule !!!
Quand on a eu fini de soulever chaque boucle d'oreille, de commenter chaque collier... J'ai acheté ma bague "un jour mon prince viendra" et on est parties en dansant dans les rues de Shimokitazawa.

Le gras du jambon



J'ai pour habitude de coincer mes séances chez le dentiste ("je vais chez les Guignols", dit E. qui y va les mêmes jours que moi ! Il aime bien le mot guignol en ce moment. Il faut dire qu'il lit Le Petit Nicolas !) entre deux choses qui me font du bien.
Aujourd'hui : une après-midi aromatisée au soychai sans voir le temps passer avec Madame Gâ dans un de ces croquignolets cafés de Shimokitazawa et une soirée tranquille aux spaghettis avec E.

Résultat : cette heure passée la bouche ouverte, à épuiser tous les sujets de réflexion auxquels je peux songer dans ces conditions me parait d'autant plus pénible et ennuyeuse...

Un peu comme si, entre deux savoureuses tranches de pain de la maison Kaiser, je mordais soudain dans une tranche de jambon insipide et sous vide et trop humide. Un machin désagréable à mâcher et qui laisse des lambeaux coincés entre les canines...

Et ça recommence dans quinze jours...

19.11.06

Dimanche (c'est comme d'etre à l'abri quand il pleut et que les gouttes font du bruit en mieux)

Dimanche et il pleut.
Et mon lit comme une île. Pas de cocotier mais un ordinateur, une radio, des livres, du papier à lettres, des carnets, des photos, des disques et des plateaux qui se succèdent au fil des heures sur lesquels les théières ont des reflets roux ou verts.
Les mails font office de poste restante. Si d'aventure vous passez par ici et que vous avez envie d'envoyer une bouteille dans ma mer, n'hésitez pas : je suis là, je réponds !

Samedi (It's friday I'm in love)

J'avais 7 ou 8 ans.
C'était un samedi et le soleil rentrait par la porte de la cuisine. Ca sentait le lard frit : Papy venait de prendre son petit déjeuner. C'était le jour du bain. C'était aussi le jour des courses chez Delhaize et de la barre Léo mangée au mess, passée l'allée bordée de chars.
C'était peut-être un jour de chance où Papy m'achèterait un livre chez Delhaize (Tistou les pouces verts, la Tulipe noire...).
C'était un samedi ensoleillé.
C'est celui-là ou un autre que Mamy m'a raconté qu'en Allemagne, une de ses voisines lui avait dit, à la manière d'une vérité irréfutable, que le samedi était un jour ensoleillé. Plus que tous les autres.

Du jour où Mamy m'a raconté cette anecdote, je l'ai remarqué, en effet : le samedi, le soleil brille souvent.

Des samedis à Tours, je n'ai de souvenirs qu'ensoleillés.
Des samedis immuables où, avant de s'abîmer dans l'ennui de l'après-midi d'une ville de province où, déjà, nous avions peu de goût pour le shopping, les matinées étaient lumineuses et pleines de promesses. Elles commençaient au marché où, même quand E. n'y travailla plus, nous avions notre panier débordant de légumes bio. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtions au Livre où nous passions pas loin d'une heure et dont nous sortions rarement les mains vides.
C'était les jours de dèche, les jours fauchés, les jours de bonnes intentions ("bon, il va falloir tenir avec 200 francs jusqu'à la fin du mois") qu'elles étaient les plus remplies !!!

Au Livre on oubliait le temps et les soucis d'argent et ces jours-là, notre concession à l'économie était de déballer nos livres à l'appartement plutôt que sur une table en terrasse du Vieux Murier où, entre deux gorgées, on raillait la mauvaise humeur de Pépito...

Samedi, il fait beau à Ginza. Le soleil embellit la robe du Beaujolais Nouveau que le Printemps fait goûter sur le trottoir, devant l'arbre de Noël.
A l'ombre, je fouille dans le stand des bouquinistes. Et, à la caisse, alors que je réalise qu'il serait plus raisonnable d'acheter à manger plutôt que de payer pour des pages que je ne peux pas lire, me reviennent tous ces samedis ensoleillés où j'ai eu des livres en main et où, au moment où je tendais les billets, la mauvaise conscience ne faisait pas le poids contre le plaisir !


Vendredi (Why can't I just spend the night)

Jusqu'à il y a peu, quand je pensais à l'exact opposé de la terre, là où les gens marchent la tête en bas ("on les appelle les antipodistes, je crois", dit Alice), je savais qu'il y avait, comme un minuscule point sur l'eau, comme un cocotier seul au monde... l'île de ma naissance.
A présent que mon centre de gravité s'est déplacé sur la planisfère, quand je reçois une lettre de l'autre bout du monde, c'est que Bertrand m'écrit.
Le courrier, même espacé, est une conversation ininterrompue qu'on peut mener où que l'on soit.
Où que l'on soit, c'est, vendredi, là où j'ai choisi de décacheter l'enveloppe et où j'ai ébauché mentalement une réponse : dans mon salon de thé de la Waseda dori. Là où mon bol d'udon et mon dessert à l'azuki me plaçaient décidément aux antipodes des couleurs du Chili.
(Merci, Bertrand, pour ta lettre à épisodes, je m'y colle aussi très prochainement !)

Il y a eu, aussi, vendredi, mon sommeil dans son salon, sous la couverture qui me recouvre les genoux. Je capitule sous les mains de mon coiffeur qui, ça y est, trouve la couleur qui me rend le sourire et rafraîchit mon iroquoise (quoi de mieux, franchement, dans la vie, que cet instant où on sent tomber autour de soi tous les cheveux superflus... Ah, cette exquise sensation dont se privent toutes les têtes longues...)

Plus tard, dans son salon qui est aussi sa chambre et sa cuisine. Il n'y a pas de lustre à pampilles mais ses mots toujours justes. Et, quand on parle de Philippe Beaussant et de sa Belle au bois, ce salon se fait littéraire.

Et, à vélo le long de l'Edogawa qui, à 2 heures du matin, prend des allures de canal à Venise, je me demande où vivent, le jour, ces jeunes gens solitaires, perchés sur leur skate board que, décidément, je ne croise qu'à ces heures du milieu de la nuit.

15.11.06

Une certaine idée du luxe


Je monte dans le train à Shibuya. Pas de place assise, j'ai l'habitude. Les portes se referment. La voix dans le haut parleur (nibansen ni doao shimarimasu !) se tait.
Je ne suis pas à côté d'eux mais je les entends.
L'un raconte à l'autre son expérience d'attaché parlementaire. Comment il l'est devenu. Son stress lors du premier discours à écrire. Il y a un anniversaire chez lui dimanche. Il espère que l'autre y viendra avec ses enfants.
Soudain bilingue ?!
Pas tout à fait encore !
Ce soir, je réalise que j'avais complètement oublié ce que c'est que de comprendre sans effort, sans le vouloir, des conversations en français qui ne me sont pas destinées... Et à quel point pouvoir remiser le brouhaha du train en bruit de fond sans importance pour me consacrer entièrement au sommeil, à la lecture, à l'écriture, aux pensées vagabondes... est le grand luxe de la vie à l'étranger.

14.11.06

Tuesday self portrait


Autoportrait de lectrice...
"Hier, en lisant dans le grand livre, il est tombé sur un mot étrange : synapse. Chacun en compte plusieurs centaines de milliers de milliards, dans son cerveau. Ce sont les passerelles qui relient les neurones, et des neurones, sous le crâne, il en court autant que d'étoiles dans la Voie lactée. Il a lu aussi que tous les ordinateurs du monde, si on les agençait ensemble, "n'auraient pas la puissance de traitement de l'information de notre cerveau". Soit, a-t-il pensé. Tous les ordinateurs du monde ont coopéré en moi pour engendrer ça : l'envie de rien. le goût à rien, sinon à lire quelques lignes certains jours. Cent milliards de neurones échangent des informations sous la forme de signaux électrochimiques afin qu'un dénommé Blin réussisse à se lever, prendre sa douche, faire chauffer des surgelés, trier des lettres huit heures par jour chaque nuit."
Eric Faye. Le syndicat des pauvres types.

12.11.06

Mon voisin

Il devrait faire attention, celui-là...
Il devrait savoir que, après avoir vu une cinquantaine de fois le film Escalier C. à un moment où j'habitais encore chez mes parents, je me suis toujours fait un point d'honneur à entretenir de bonnes relations avec mes voisins dès que j'en ai eus. Même si aucun d'entre eux n'a jamais eu le physique de Robin Renucci ou la voix de Jacques Bonafé... (mais aucun non plus le mauvais caractère de Jean-Pierre Bacri !) beaucoup des lieux où j'ai habité ont eu, finalement, un grand air de ressemblance avec la cage d'escalier du film.
Il devrait donc savoir que je ne demande pas mieux que de boire un verre et raconter des blagues de temps en temps avec mon voisinage.
Mais il devrait savoir aussi qu'on ne dit pas de moi que je ne fais pas de mal à une mouche.
Il devrait savoir que je suis allée jusqu'au tribunal pour faire savoir à des mauvais coucheurs de voisins qu'on ne me la faisait pas, à moi.
Il devrait savoir que, même si je ne suis pas adepte des grasses mat', je n'apprécie pas spécialement qu'on me sorte du sommeil brutalement à une heure que je n'ai pas choisie.
Il devrait savoir qu'on habite au Japon et que répandre ses poubelles dans la rue -alors que tous les autres font tant d'effort pour les trier correctement- est encore plus irrespectueux que partout ailleurs. Et que moi, en tout cas, je n'aime pas du tout qu'il fasse ça en face de chez moi...

Il devrait savoir que, si on réveille malencontreusement ses voisins le dimanche matin, on se fait discret le reste de la journée, histoire que tout le monde oublie l'incident, et on ne braille pas sous leurs fenêtre toute la matinée...
Il devrait savoir que quand y'en a marre, y'a Malabar...
Il devrait savoir que, après avoir opté pour la manière polie et bien élevée pour régler des problèmes de nuisances sonores et constater qu'il aurait mieux valu user de la force ou de la même impolitesse, je ne suis plus prête à tout endurer et que je ne vais pas tarder à aller lui dire deux mots...
Bon, d'accord, il sait sans doute que j'ignore dans quelle langue je vais m'adresser à lui. Que mon niveau de japonais -quel qu'il soit-, que ma maîtrise quasi parfaite du français -mais oui, quand je veux- que l'approximation de mon anglais, que mes amis allemands Rolf-und-Gisela... me seront parfaitement inutiles pour entrer en communication avec lui...

MAIS QUAND MÊME...

Je tiens à dire que ce voisin là, je ne lui veux pas du bien...

10.11.06

Permanent vacation

Quand je sors avec mes appareils photo, les directions dans lesquelles je les oriente font se retourner les têtes.
Oui, c'est vrai, je photographie les poteaux, la rouille, la route, les grillages... ça peut dérouter...






Mais je me dis que cet homme-là, qui a regardé l'hôtel Princess pour voir ce que je lui trouvais, le regardera peut-être, maintenant, au lieu de passer à côté indifféremment tous les jours.

Aujourd'hui, c'est le jour du facteur ! (allons voir le gluon du facteur !!!!) et ces nouvelles me font plaisir (enfin, la facture d'eau, moyennement quand même !!!)

Et des jolis mots dans un mail :
"et un ciel bleu en couverture sur ton velo."
(Il est chien quand je suis chat et vice versa, il ne visite pas ce blog... j'aurais pu ne pas mettre les guillemets et faire semblant que ces mots étaient de moi, je les aime bien !)

9.11.06

Night on earth

45 minutes de vélo aller.
Largement le temps de me demander pourquoi je m'impose ce genre d'exercice !

Mais, à Shibuya, la lumière est dorée et enveloppante.

Et, en croisant des nuées d'écoliers, j'ai le sentiment de commencer ma journée au moment où elle se termine pour beaucoup de monde.


Parce que je n'ai pas l'intention de visiter les fourrières de tous les arrondissements ni de payer régulièrement une amende, je passe un peu de temps à trouver un poteau auquel attacher sans danger mon vélo.
6 heures après, j'éclate de rire ! Non, il ne risquait décidément pas la fourrière !!!

Et puisque mon vélo est déjà installé dans l'izakaya qui s'est bâti autour de lui, j'en profite pour y faire une pause, y manger du tofu, y faire un brin de conversation.

Au retour, la lune est dans mon dos, le ciel est immense et semé d'étoiles.

En gagnant de la vitesse, en sentant à peine le froid piquant de la nuit, en pédalant à tue-tête (merci E., pour l'album de She wants revenge qui augmente ma cadence) sur les trottoirs presque déserts, je sais enfin que j'ai eu raison de ne pas prendre le train !

Mes nuits sont sûrement plus belles que certaines de vos journées...

7.11.06

Tuesday self portrait


Parfois, je me sens prête pour une vie en grand huit.

Around midnight.


D'accord, il y avait des glaçons dans le jus de tomate et la vodka était bien planquée tout au fond du bloody mary... Mais sinon, c'était parfait : jolie déco, lumières tamisées, jazz et conversation nourrie.
Et, en sortant, on a repris notre voiture, en route pour de nouvelles aventures !

Non, je déconne ! En sortant, on a juste marché jusqu'à un square où on a mangé des KitKat au matcha et fait le remake d'un film de Jarmush... Comme si on avait encore 16 ans et qu'on n'était pas du tout en âge d'avoir le permis !!!