30.11.07

Une collection d'insectes




Je photographie les tasses de thé comme j'épinglerais des insectes dans une boîte. Collection de moments sous lesquels je pourrais inscrire, en guise de légende, des extraits de conversation, des bribes de musique, des parfums, des ambiances.
Je ne redoute pourtant pas de les oublier, ces rendez-vous.
Sans trace écrite, sans preuve photographique, leur souvenir continuerait à me donner envie de chanter dans la Yamanote.

29.11.07

C'est jeudi !


Le jeudi, ma boîte aux lettres n'est pas cadenassée et vous pouvez lire ici les cartes colorées que Mme Gâ m'envoie.

28.11.07

"Pas là"


Vider mon appareil numérique le soir est parfois comparable à passer du temps dans une chambre noire : il m'arrive d'éprouver le même genre de surprises.
Mes mots n'y parvenaient pas. La photo, elle, disait tout.

27.11.07

Tuesday self portrait


La dernière fois que j'ai hésité à me maquiller avant de sortir, je me suis maquillée quand même.
Dans la minute qui a suivi, j'ai fait la connaissance de mon nouveau voisin de pallier.
Un grand New Yorkais nommé Carry qui porte très bien les costumes à rayures.
Quand je lui ai dit que j'étais française, il a émis un petit sifflement admiratif.
A quoi ça tient, hein ?!
Mais maintenant, je n'hésite plus : je ne sors plus sans rouge à lèvres.

26.11.07

Guirlandes



A mi-chemin entre Halloween et Noël, il y a de drôles de décos dans les rues en ce moment...

25.11.07

Radio nostalgie


La radio de novembre a des accents de mélancolie.

Un peu à la manière de cette heure ambigue.

Quatre heures, à Tokyo, c'est le jour qui ne se résoud pas encore à l'idée de se coucher, qui fait durer un peu le plaisir en teintant de rose le bleu du ciel et en projettant de jolies ombres.
Quatre heures, à Tokyo, c'est encore l'heure des possibles ou celle des regrets.
C'est l'heure où il faut se résoudre à quitter les pelouses des jardins mais c'est aussi l'heure d'une glace au macha dans les rues électriques d'Ikebukuro.
(Bonus track : le 15ème et dernier morceau est offert par Aëlle, ma webmaster en personne, merci merci !)(Aëlle aime aussi cette lumière et éprouve un sérieux besoin de mes muffins de saison : les muffins à la crème de marron ! Promis, Aëlle, on va arranger ça ! D'ailleurs, tu as vu, il fait moins froid : j'ai encore fini en tee shirt sur mon balcon à midi...)

Ubiquité


C'est l'éternel débat entre l'inné et l'acquis... L'ubiquité ne serait-elle qu'un don ou bien est-il possible de s'y entrainer ?
Moi, par exemple, qui vis au pays du macha, des sobas et du poisson cru, loin si loin des tagines, des amandes et des citrons confits... Il m'arrive parfois de déceler une saveur de menthe dans mon thé vert.

24.11.07

Hélène et compagnie

On y voyait les monceaux de fromage les soirs de raclette, les parts énormes du chou farci de Sammy et, au premier plan, nos visages grimaçants ou nos mains mettant en évidence un détail du repas. Le numérique n'existait pas et nous capturions ces souvenirs avec des petits appareils basiques, dont le flash transformait nos festins en amas de nourriture mastiquée, recrachée et bien disposée dans nos assiettes ! Nous avions fait de ces clichés un concept. Nous les appelions "nos photos Hélène Vincent".

Plus tard, internet entra dans nos vies et c'est par mail que nous avons parlé cuisine. J'ai été la première à découvrir Trish Deseine et, très vite, à nous deux, nous avons eu l'intégrale de ses livres. Et nous n'avons plus compté que sur eux pour savoir ce que nous allions cuisiner à nos invités, parlant de ces recettes comme de celles d'une copine : l'Irish stew de Trish, le Christmas Cake de Trish...

Et puis... Et puis j'ai su que j'allais partir au Japon et c'est en lisant des blogs consacrés à cette destination que j'ai "rencontré" Cléa qui est aussitôt entrée dans sa vie comme dans la mienne. Depuis deux ans, elle m'écrit souvent qu'elle ne sait pas encore ce qu'elle va cuisiner le soir-même mais qu'elle sait où trouver de l'inspiration !

Après Hélène Vincent et Trish, c'est Cléa qui fait un peu partie de la famille. Sauf qu'elle ne porte pas le même nom que nous (d'ailleurs, Louise croyait qu'elle s'appelait Cléa Cuisine !!!)...

Hier soir, j'ai cuisiné cette quiche au kabocha et tofu. Et avec quelques verres de Graves, elle était parfaite.
J'ai mangé la part qui restait ce midi, sur le balcon, à l'heure où le soleil le chauffe idéalement. Elle était encore meilleure. Et j'aurais bien aimé la photographier pour partager ce moment... Mais ma photo aurait été tellement "Hélène Vincent" que je me suis contentée d'immortaliser la tasse de thé qui lui a succédé !

(Il n'y a peut-être pas de hasard. Mais alors, comment s'appelle cette coïncidence qui fait que c'est aujourd'hui que je décide de parler d'elle que Cléa annonce le changement d'adresse de son blog... Et que, dans le mail que je reçois à l'instant, je peux lire : " j'ai acheté du tofu fumé pour faire une tarte a la Cléa......" ?????!)

23.11.07

Ephémère


Ephémère est cette table blanche dressée dans l'herbe sous le bleu intense du ciel d'un automne à Tokyo.

Ephémère est la crème de kabocha qui recouvre un sablé au sarrasin, déposé au fond d'un bol.

Ephémère est le café inventé par Anne dans le jardin de l'institut.
Ephémère est ma rencontre avec elle puisqu'elle quitte bientôt le Japon.

Mais la forme parfaite et pure du bol autour duquel se réchauffent mes mains, le sourire d'Anne, son animation à l'évocation des marchés aux puces japonais, des objets qui la rejoindront dans un colis, de son exposition prochaine en France... Tout va me rester.

Non, ce matin passé au jardin n'est pas aussi éphémère qu'il en a l'air.

22.11.07

C'est jeudi !


Ma boîte aux lettres du jeudi n'est pas désaffectée : c'est ici que Madame Gâ poste ses courriers.

21.11.07

Fly with me


J'aime le goût du thé que nous buvons ensemble le mercredi matin à Takadanobaba.
Mais, quand je longe l'Edogawa, je voudrais que le temps s'arrête là, dans le bruit du vent, dans le bleu du ciel.

Ce serait dommage, pourtant, car ce serait me priver du reste.

Alors que, à dix minutes à vélo de chez moi, il y a le Japon.

Le Japon loin des rumeurs du monde.

Le Japon et ses ginkos dorés, ses érables rouges, ses divinités sereines, ses corbeaux omniprésents.

Me croyez-vous si je vous dis que j'ai pensé à vous ?

Oui, vous !

Vous qui endurez des conversations que vous ne choisissez pas à l'heure de la pause. Et des journées de travail qui vous laissent à peine le temps de lever la tête pour voir la pluie tomber par la fenêtre.

"Fly with me" était le message du zeppelin qui a traversé le ciel de Tokyo aujourd'hui.
N'en doutez pas : je connais ma chance.

20.11.07

Tuesday self portrait


L'alternative au chauffage. Dans la tasse, le thé est fumé.

19.11.07

Sensible

Il concluait ses mails envoyés de France en disant "je te raconterai".
Mais, malgré une après-midi entière à Ebisu à son retour, il y avait beaucoup de choses qu'il ne m'avait pas dites.
Quatre mois après son retour, c'est maintenant que je feuillette son album que j'ai l'impression qu'il achève son récit.

A quoi servent les photos ?
Pourquoi ne puis-je pas m'imaginer vivre sans ?

Le papier baryté est doux comme la peau.
La pellicule est sensible.
Et, pour tirer ces clichés, on s'enferme dans une chambre noire.

La photo est humaine et singulière. Elle révèle le monde. La réalité si ordinaire qui nous apparait différente quand elle est découpée par un regard particulier.

Et j'aime le monde tel qu'E. le voit.

18.11.07

Le son d'un teckel

Je me souviens que, dans les semaines qui ont suivi la mort de Zeppi, je sursautais en croyant l'entendre trottiner derrière moi.

Aujourd'hui, le bruit des feuilles que le vent fait courir dans le caniveau me rappelle le bruit des pattes de ce chien qui manquait singulièrement d'humour et d'autodérision, dont nous nous disputions l'affection et qui était assez arrogant et inconscient pour -malgré sa petite taille- aller chercher des noises à des boxers ou des bergers allemands étonnés.
C'était l'époque très éloignée où les chiens se promenaient seuls, en liberté. Et traversaient les routes en-dehors des passages piétons.

17.11.07

Champagne !


Dans la bouche, le même feu d'artifice que dans la flûte. Liquide magique et joyeux.
Il me l'a offert comme un "instrument de dignité". J'en fais un instrument de souvenir. Heureux et déjà nombreux souvenirs.
Merci. Tant de fois merci.

16.11.07

Tracer droit





Comment dit-il, déjà ? Ah oui : "creuser le sillon".
ça pourrait être le sillon d'un disque. Alors, il ressemblerait au trajet de la Yamanote.
Mais je dois être influencée par Ikebukuro et ses verticales.
Et ce sillon, je le vois plutôt droit.
Droit comme toutes ces lignes dans la ville.
Droit comme ces chemins tracés dans le ciel.
Droit comme des certitudes.
Soudain (enfin), j'ai l'impression de savoir où je vais.

15.11.07

C'est jeudi !


Et, le jeudi, c'est ici qu'avec Madame Gâ, nous échangeons nos humeurs.

14.11.07

Ma saison préférée

J'aime cette saison paradoxale, cette saison qui a l'esprit de contradiction.

L'automne à Tokyo, ce sont des déjeuners sur le balcon. Plus de 30° au soleil.
Mais aussi des mitaines qu'on enfile quand vient le soir, avant de monter à vélo.

C'est une pause au parc et tourner quelques pages d'un livre.
Mais aussi le premier verre d'amasaké partagé pour le plaisir de s'y réchauffer les doigts.

Ce sont les moustiques fatigués qui se laissent cueillir comme des fleurs.
Mais aussi le parfum des patates douces roties.

A Tokyo, on croise parfois des boules de cristal. Mon avenir y a la certitude d'un ciel bleu et immense. Sans nuage mais garni de fils électriques. Qui relient.

13.11.07

Tuesday self portrait


Je l'admets : il y a des vies pires que la mienne.

12.11.07

Comme à la maison


A Tokyo, je ne crois plus au hasard depuis longtemps. Aussi, quand nous avons monté les marches, poussé la porte du café Körko et découvert les canapés confortables, la lumière des guirlandes, l'ambiance cosy qui donne envie de rester là des heures tout en nous donnant l'illusion d'être chez nous, ce décor que nous aurions pu inventer, que j'avais même en tête la semaine dernière... Je n'ai pas été autrement plus étonnée d'entendre les Beatles chanter !
Nous avions rendez-vous à la sortie sud et je lui ai montré le Mc Do devant lequel nous avions rencontré Be et Ga pour la première fois.
Ce premier soir, nous avions mangé du tofu ensemble, ce que nous avons refait de nombreuses fois, jusqu'à cette soirée d'été où nous avons chanté... avec les Beatles...

Finir la journée à Shimokitazawa, c'est un peu retrouver Be et Ga. Alors, ce n'est pas par hasard que c'est aujourd'hui que je peux vous donner l'adresse de Ga. ça vient d'ouvrir mais c'est déjà aussi douillet qu'au café Körko.
Quant à Be, c'est ici qu'il expose sa vision du monde.

11.11.07

Monter à Sugamo


Au début, j'ai cru que c'était un chariot qu'on tirait. Un chariot plein de bouteilles qui s'entrechoquaient. Ou quelque chose dans le genre.
Et puis, j'ai pensé à un défilé, quelqu'un devait être en train de jouer du tambour et je me suis attendue à voir apparaître une procession au coin de la rue.
En fait, le bruit s'échappait du lavomatique. La fonction essorage de la machine est un peu bruyante.

Parfois, on a des perceptions des choses si différentes.
Hier, il me disait avoir choisi son quartier pour sa proximité avec Yoyogi.
Parce que c'est important, les parcs.
Je n'en disconviens pas.
Parce que, sinon, on étouffe vite dans le béton.
Ca, je ne me rends pas compte : j'ai tellement l'impression d'habiter à la campagne en étant à Tokyo.

Il doit y avoir autant de visions différentes de cette ville qu'il y a d'habitants.

10.11.07

Loin de Shibuya

Quand je suis rentrée, il a vite été l'heure d'allumer les bougies et de me glisser sous le plaid après avoir sorti les muffins du four. Et ça sentait le sésame noir dans tout l'appartement. Entre deux émissions de radio, j'entendais la pluie tomber. J'ai vidé une théière de Chandernagor.
Au téléphone, je lui ai dit que je ne ressortirais pour rien au monde. Surtout pour aller à Shibuya.
Les samedis se suivent et ne se ressemblent pas.

9.11.07

Analphabète


"VINCENNES DORÉE STATION-SERVICE JOHNNY WALKER KEEP WALKING PÉRIPH FLUIDE ponts lumières jaunes Paris à droite sous un ciel de sombre lilas devant panneaux émeraude METZ NANCY PORTE DE BERCY DISNEYLAND 32KM les pneus déchirent la soie noire-mordorée robe du soir espoir A4-A86 FLUIDE tout est fluide toi aussi MR BRICOLAGE rouge bricoleur toi-même. Deux heures du matin. BERCY 2 vert CARREFOUR bleu BERCY EXPO rouge à droite grande barre noctiluque du Minfinances 300 M N19 le ciel s'éclaircit devant à l'approche de la Seine."

Marchant à côté de moi, il lit tout ce qu'il peut déchiffrer. Enseignes, publicités. Des bribes qui ne veulent rien dire. Juste pour le plaisir de reconnaître ces caractères que, chez lui, il ne voit que dans des livres ou sur la carte de quelques restaurants.
ça me fait sourire.
ça me rappelle ce livre d'Olivier Rolin, Tigre en papier, longue boucle bavarde le long des panneaux du périph' parisien.
ça me rappelle que, à Tokyo, j'ai été, un temps, totalement analphabète.
A ne rien comprendre à quoi que ce soit : ni les cartes des cafés, ni les étiquettes dans les supermarchés. Rien.
Je sais que les rayons des librairies me resteront inaccessibles. Mais ce temps de l'incompréhension totale me parait très éloigné et, parfois, je peine à me rappeler comment c'était, de ne pas savoir lire.

Si je regarde cette autre écriture, noire et blanche, indéchiffrable... je m'en souviens.

8.11.07

C'est jeudi !


Le jeudi, madame Ga ne se trompe jamais de boîte et m'écrit toujours ici.

7.11.07

Rose Koenji


Mais comment font les fleurs dont les couleurs reflètent aussi bien nos humeurs ???

Aujourd'hui, à Ikebukuro, le ciel était bleu à craquer, mais moi, j'avais le coeur rose. Rose Koenji. Rose c'est la vie.