"J'ai besoin que vous soyez dans ma vie"
"-J'ai besoin que vous viviez. Vous êtes malade ?
-J'ai assez vécu. Je serais heureux d'aller au ciel où je pourrai fumer tranquillement.
-Je ne savais pas que vous croyiez au ciel. Et puis comment savez-vous que c'est là que vous irez ?
-Plus je m'en rapproche, plus j'y crois. C'est agréable d'y penser. Un endroit tranquille, un jet d'eau, comme dans un poème de Heinrich Heine. Une gentille fille comme vous pour m'apporter mon déjeuner et de bons cigares. Mais je me contenterais aussi très bien d'un néant éternel.
-J'ai besoin de vous.
-Pour quoi faire ?
-J'ai besoin que vous soyez dans ma vie. Vous savez des choses que j'ignore. Là d'où je viens, les gens sont tous les mêmes. Nous avons tous grandi de la même façon. Rien de terrible ne nous est jamais arrivé. Nous sommes les Américains traîtreusement innocents que vous raillez tout le temps.
Le docteur Frechtvogel m'a caressé la main.
-Vous avez Léo. Même s'il est comme un livre de bibliothèque et qu'il faut le rapporter.
-Oui, mais ce n'est pas la même chose.
-Vous verrez, ma chère enfant, qu'à partir d'un certain âge, ce sera la même chose. Ou presque."
Laurie Colwin. Comment se dire adieu ?
Je me suis assise au soleil au Yellow café, le temps de finir mon livre.
Et j'ai eu la surprise de voir que les photos que mon ordinateur avait fait définitivement disparaître existaient encore, finalement, dans mon appareil.
Et ça m'a fait plaisir de retrouver l'angelot doré, le ciel aussi bleu qu'ici...
Et ces "selfs en zone pavillonnaire" qui lui prouveront que je n'ai pas de soeur préférée !!!
Dans la Yamanote, j'ai évité de m'asseoir, évité de fermer les yeux : je savais qu'il me serait douloureux d'avoir à les rouvrir.
Quand je pense à mes journées, je les vois comme un de ces jeux pour enfants dont la consigne est de relier les points entre eux. La différence c'est que, le soir, quand je me retourne, je ne vois pas le dessin que j'ai contribué à former.
3 commentaires:
je comprends mieux pourquoi on me dit que j'ai l'air sévère, il est presque patibulaire cet air là ... il est temps que je change de lunettes ;-)!!!
Relier les points
c'est parfois
un peu comme
lire entre
les lignes -
Avancer,
mot à mot
ou pieds et poings
liés.
Pays de Neige.
C'est toujours bien de vous voir la tronche, mais moi, je regarde ces deux photos et j'entends le train, la nuit, par la fenêtre de la chambre d'amis.
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