1.10.09

La ville sans elle

Le dernier jour, on a regardé la nuit tomber derrière la vitre du Café Ordinaire. Et comme il pleuvait, on ne voyait pas les yeux des passants mais seulement leurs pieds.
Elle a ouvert son carnet d'aquarelles pour que je puisse me servir. Sa première est restée ma préférée. Nous étions déjà dans un café quand je m'en étais émerveillée. Arrivée depuis deux jours, elle avait fait de Shin Okubo son quartier et avait saisi la ville dans toute sa géométrie.
Mais son regard n'est pas seulement professionnel, analytique et, jusqu'au bout, elle est restée curieuse, disponible, ouverte.
Se donner rendez-vous a été une habitude tellement facile à prendre qu'il parait absurde de devoir y renoncer.
Pourtant, il faut bien m'y résoudre : hier, elle était dans l'avion et, aujourd'hui, elle est à nouveau loin d'ici.

Laurie est partie mais je vais vivre la ville enrichie des moments que nous y avons vécus ensemble.
Je pensais à elle, dans l'avion, rassemblant et triant ses souvenirs, tout ce qu'elle va conserver de six semaines passées ici. Tant de choses, sans doute.
Car Tokyo est une ville portative.

4 commentaires:

Gé. V. K. a dit…

Un jour j'ai fait une séance de sophrologie, on m'a demandé de décrire un endroit où j'avais envie d'être, qui me rendait heureuse, ou qui m'apaisait.
J'ai répondu sans réfléchir: je marche dans une grande ville, il fait beau, je marche dans les ruelles, je regarde les toits, le ciel, et je me sens libre, au milieu des bâtiments, des gens...
???

Gwen a dit…

Je vois ce que tu veux dire !!!

lo a dit…

Elle est partie, puis arrivée.

Le décalage horaire, bizarrement, est peut-être la chose qui me déboussole le moins. Je crois que Tokyo a laissé un étrange filtre sur mes lunettes...

Gwen a dit…

Ne sois, pour autant, pas tentée de ne pas en changer !!!! Bises bises.