19.4.09

Un oeuf dur sans mayonnaise


Au milieu de la matinée, mon bol de tofu à la banane est un lointain souvenir.
Le soleil résonne de la bande son du dimanche : les variations Goldberg, les machines à laver des balcons voisins, le vol d'un pigeon, les conversations des passants.
Dans l'eau chaude, je fais infuser du Lapsang Souchong et je mange un oeuf dur à toutes petites bouchées.

Depuis quelques semaines, je pense à sa soeur quand je me démaquille, à sa tante quand je sors un torchon propre de mon placard. A présent, je sais que chaque oeuf dur me rappellera ceux que son père couvrait de mayonnaise avant de n'en faire qu'une bouchée.
Sa mémoire devient la mienne, par capillarité.
C'est un peu comme quand, sur les marchés aux puces, je glane des photos d'inconnus qui s'ajoutent à mes albums familiaux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Finalement ils étaient deux
jeunes puis à un moment vieux, et elle
ce n'était pas sa fille
mais son épouse
l'usage immodéré de la caravane
et de la liberté
le bonheur du camp de camping
loin des touristes (!)
Une carte postale d'ici
il fait beau mamy, nous nous baignons, beaucoup
de soleil -
l'oeuf dur sans mayonnaise
et le bikini c'était l'époque
avec soleil.

Anonyme a dit…

Ahh, bonheur des caravanes, maillots de bain tricotés laine, jaune citron de la blouse, fer à frisé de voyage, lettres joyeuses à belle-maman et oncle René...
Je suis heureuse que son oeuf mayonnaise s'ajoute à cette pyramide de petits bonheurs des hommes - et je continuerai, à mon tour, de rire, et une seconde fois, lorsque je remplacerai - enfin... - un torchon par un autre, dans ma cuisine, sous ta fenêtre...

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