31.8.09

Ma rentrée littéraire (1 : Paris au mois d'août de René Fallet )

"A propos, Simone, demain matin, au petit déjeuner, je prendrai du thé"

Mes lectures de l'été n'ont rien à voir avec l'actualité.
Au contraire : elles ont, parfois, le charme irrésistible du désuet, le parfum de la France des années 60 et de la cuisine au saindoux.
Dans Paris au mois d'août, il fait chaud dans les rues de la capitale. Simone, partie en vacances pendant un mois avec les enfants, a conseillé à Henri de se cuisiner des steaks plutôt que de manger des conserves tous les jours.

"Chaque vendeur de la Samar a ainsi en lui un recoin où s'épanouissent un pétunia en pot, ou un poisson rouge, ou l'étonnement d'un enfant, ou une pointe de sein, ou une lumière d'ancien tango, ou un pigeon blanc. Les vendeurs de la Samar, et les autres. Pas même besoin, pour cela, au juste, d'être vendeur. Et cette sauce intime fait passer les gouvernements, les patrons, les polices, les interdit de marcher sur la pelouse et les ennuis d'argent.
Plantin -qui ressemblait en outre à Aznavour- conservait dans la vie courante un sourire professionnel qui n'était pas dénué de tout charme, ajouté à une certaine prestance dite "d'officier" aux temps où ceux-ci étaient gardés pour la Revanche. Il avait dans la voix les musiques des Halles, des frites, de la Rambute, de la Quincampe et du Topol, du pavé natal, accent facile, coulant comme Seine sous le Pont Neuf, et qui fait du Parisien le dessus du panier des casernes."


Henri reste à Paris, travaille au rayon pêche de la Samaritaine, joue au tiercé, rencontre ses copains... Puis il croise Patricia sur le quai de la Mégisserie.
Au bout de l'été, il lui reste le souvenir de la belle Anglaise qu'il a aimée. Un souvenir pour tout le reste de la vie, n'est-ce pas cela dont on dit que c'est mieux que rien ???

"Quand le corps n'y est plus, ce n'est pas lui qui vous demeure mais un geste, une façon de tenir une cigarette du bout des doigts, un accent pour dire "il va pleuvoir", une moue, un regard aux étoiles, ou à un chien. On ne sait pas quoi demeurera; si nous le savions, ces amours perdraient leur plus belle raison de naître.
"Ce n'est pas une femme, songeait-il, c'est autre chose, c'est mieux que cela, c'est mon amour".

3 commentaires:

Agnes a dit…

Il y a une chanson d'Aznavour qui s'appelle A Paris, au mois d'aout. Je me demande si cela a quelque chose a voir avec ce livre que tu donnes envie de lire...

Guyl'. a dit…

C'est un livre que j'avais repéré aussi il y a quelques temps. J'avais un peu hésité malgré tout mais tu donnes envie de le lire :).

Gwen a dit…

Agnès, figure-toi que cette chanson est celle du film... adapté du roman de Fallet et interprété par... Aznavour !!!

A lire sans hésitation ! C'est charmant, drôle, attachant, gouillant...
Heureuse que la photo du chou-fleur en sauce ne vous coupe pas l'appétit pour le livre !!!