26.5.08

Sans moi

Je vis ce lundi avec indifférence. Ils sont sept à se ressembler par avance. Que pourrais-je inventer pour empêcher cette fatalité. 

Toute la journée, je souris mais je ne suis pas là. Mais nulle part à la place. Simplement pas là.

C'est drôle, avant même qu'il m'en parle, j'y pensais : à ceux qui se contenteraient de ces journées-là plutôt que d'avoir à les passer dans un lit d'hôpital. 
Mais à moi, ça ne suffit pas d'être vivante, d'être debout, d'être médiocre.

Je ne peux plus bouger, j'ai des cheveux étrangers sur mon visage, je peux à peine respirer. 
Et, pourtant, je ne leur en veux pas, à ceux qui provoquent parfois de telles conditions de voyage dans les trains. 
Je ne leur en veux pas de se jeter sur la voie, de ne pas savoir attendre la fin de la journée pour recevoir la couleur d'un nuage, d'un unique nuage comme on recevrait une fleur, une unique fleur. En cadeau. 

ça ne compense pas. Mais. 

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