30.7.08

Choses dites


Cary m'a dit que, avant d'être mon voisin, il était celui d'un chef sushi qui le menaçait de mort pour avoir convoité sa femme.
J'ai pensé que sa vie devait être nettement moins romanesque depuis qu'il avait déménagé.

Roselyne m'a dit que ça allait lui manquer. Ses lèvres étaient encore couvertes du sésame noir du mochi qu'elle venait de manger.
J'ai pensé qu'à moi, c'est elle qui manquerait.

Clémence m'a dit qu'elle avait trouvé facilement notre lieu de rendez-vous une fois qu'elle s'était aperçue qu'elle allait dans la direction exactement opposée.
J'ai pensé que, dès le lendemain de son arrivée, elle avait déjà compris pas mal de choses de Tokyo.

E. m'a dit que, lorsque le marché aux poissons déménagerait, Tsukiji serait transformé en ateliers d'artistes.
J'ai pensé que c'était un lieu qui avait de belles prédispositions.

Elise m'a dit bonjour avec autant de naturel que si le hasard n'avait pas été le seul à organiser notre rencontre dans cette ruelle d'Omotesando. A sa question, j'ai répondu : "tant que je ne m'en lasserai pas !"
J'ai pensé que je n'étais pas prête de la quitter, cette ville qui me réserve d'aussi réjouissantes surprises.

Il m'a écrit : "c'est cela que je retiens finalement, ce possible futur".
Et j'ai pensé que j'aimerais que sa voix achève de m'en convaincre.

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