13.7.08

Un dimanche en friche

L'air est chargé d'oiseaux en plus des odeurs de pizzas et de spaghettis bolo. Et les premières cigales répètent en vue d'un concert qui durera deux mois.

Aujourd'hui comme hier, c'est à l'heure du thé qu'il se met à pleuvoir. Juste quelques minutes... Qu'on n'oublie pas qu'il peut pleuvoir.

Et, comme hier, c'est à cette heure-là que j'achève mon livre sur mon balcon.

"Je reprends. Il me faut aussi du pain complet, des ampoules, du rouge à lèvres, des enveloppes doublées, des cigarettes et le journal, pense aussi au café, aux bougies, à la grosse boîte d'allumettes et surtout arrête de dire tu. Dans le rétroviseur d'une camionnette en stationnement, je croise mon visage et je n'arrive plus à lire moi non plus le résumé des chapitres précédents, je dois remettre l'histoire à jour, trier, clarifier, construire, inventer, reconnaître les cellules mortelles et les cellules immortelles, je dois composer, danser, recréer. Le monde t'a été donné, tu dois le rendre. C'est la moindre des politesses."
Colette Fellous. Avenue de France.

Un coup de frein me transporte en Argentine. La galerie est blanche et fraîche, les photos colorées même quand elles sont en noir et blanc. Et, pour une fois, ce n'est pas moi dans le miroir.

C'est la troisième fois en trois jours que nous partageons la même table, que des glaçons s'entrechoquent dans nos verres.
L'avion a décollé à l'heure à laquelle nous nous sommes dit "à demain".

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