25.9.09

La voix des morts


Je sais que lire un roman de Patrick Modiano, c'est m'exposer à une certaine forme de mélancolie, visiter Paris sur le mode de la nostalgie.
Mais c'est visiter mon propre passé, également : toutes mes lectures se superposent car lire Modiano me donne l'impression de toujours être en train de le relire.
Cette impression est d'autant plus vive quand je croise une phrase que je jugerais avoir déjà vue ailleurs et qui me fait même douter, un instant, de découvrir pour la première fois ce livre-là.

"J'avais lu quelque part que l'on a du mal à se souvenir du timbre des voix de ceux qui ont disparu de votre vie. Eh bien non, j'entendais encore la voix rauque, un peu gouailleuse de Gérard : "Mais mon vieux, tu vas te ruiner la santé." Si proche, cette voix sous le soleil de onze heures du matin, que les vingt dernières années étaient d'un seul coup abolies."
Cette voix-là, issue du Vestiaire de l'enfance a fait aussitôt écho à celle-là.
Troublant.

1 commentaire:

Emily a dit…

Depuis que j'ai découvert Rue des Boutiques Obscures, je ne cesse as de lire Modiano. Toujours fascinant, mélancolique, d'un temps perdu. Comme tu disais, ça se lit vite mais j'ai parfois l'impression de marcher sur ses pas et de retrouver des choses au fond de moi que j'avais oubliées.