Range ta chambre ! (Mai 2006)
Il y a les dimanches de pique-nique ou de terrasse. Les dimanches d'Ikebukuro, les dimanches de rendez-vous.
Et puis il y a les autres. Ceux que je passe en moi-même, ceux que je vis en autarcie.
Et où, entre deux tasses de thé, je range, je trie...
"J'avais creusé un trou dans la terre, comme pour la chasse au canard. Une véritable maison, poêle à bois, couchettes superposées, lampe à pétrole, couverture écossaise, sandwiches au thon, oeufs durs, etc. Des livres bien rangés sur une étagère et, s'ils sont trop gros, des résumés recopiés.
Un homme raconte son enfance et à un moment donné, à cause d'un banal gâteau trempé dans du thé, retrouve tous ses souvenirs en intégral, pas ceux concentrés en une seule phrase que l'on fait défiler juste avant de mourir, mais les choses en temps réel. On se retrouve donc devant quelqu'un qui raconte très lentement qu'il raconte ses souvenirs très vite. Et inversement.
Un homme se retrouve un matin transformé en hanneton ou en lièvre géant. Toute sa famille est affolée, mais continue à la traiter en être pensant, celui-ci ne sort plus de sa chambre, la situation se dégrade, etc.
Un homme décide de fuir son pays natal et fait naufrage. Très vite après avoir reconstruit des conditions minimales d'existence, ils se lance dans des projets de plus en plus gratuits jusqu'à devenir un saint qui s'ignore.
Je lis mes résumés. la température est stable comme à l'intérieur d'un éléphant endormi."
Olivier Cadiot. Le colonel des zouaves.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire