6.9.09

Ma rentrée littéraire (7 : Un soir... de André Dhôtel )

"Sur le sable de la petite crique la mer s'était mise à bruire avec une confiance infinie."

"Il n'y avait pas une clientèle immense mais l'auberge était beaucoup plus fréquentée qu'on aurait pu croire.
Les anciens savaient que c'était mieux de planter un débit de boissons dans la solitude qu'au milieu d'un village à côté de l'épicerie. Les ménagères n'avaient pas l'occasion de contrôler ni donc de contrarier les entrées de leurs hommes au café. Et puis, sur ce bout de route, c'était comme un relais. Beaucoup de passants, à pied ou en voiture, ne pouvaient se garder de songer à un arrêt, même si leurs courses étaient d'une brièveté remarquable. Le fait de s'arrêter en chemin pour vider un verre donne l'inébranlable conviction d'être en voyage."


La France est rurale dans les nouvelles d'André Dhôtel.
Les attractions entre les êtres tiennent à un regard, un geste à peine esquissé mais sont irrésistibles et, parfois, fatales. Définitives dans tous les cas.
L'ordinaire ne l'est jamais complètement et, de cela je suis bien persuadée : il suffit de se rendre disponible et sensible à l'infiniment banal pour que quelque chose d'inattendu -même ténu- surgisse.

"Elle oublia l'infime événement, bien qu'elle ne cessât de veiller pendant une longue semaine à ces choses qui passent autour de nous d'une manière si furtive qu'on croit à peine qu'elles ont existé, le cri d'un enfant au lointain de la rue, un oiseau qui se pose, le geste d'un passant, un papier qui vole ou une lumière du ciel."

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