20.9.09

Mennono

Parce que je sais comment la place est arrivée entre mes mains (une violoniste de l'orchestre qui la proposait et moi : "pourquoi pas ?") et que j'ai arrêté de jouer de la musique en 1987, je peux dater au moins approximativement cette soirée-là.
Je me souviens de la salle minuscule du centre d'art contemporain d'Orléans et de l'affiche : la photo noir & blanc, un peu sépia, un peu tremblée, d'un homme en tutu de danseuse classique.
Mais, du premier spectacle de danse contemporaine que j'ai vu à 16 ans, je me souviens surtout de la foule d'émotions fortes, contradictoires et dérangeantes qu'il m'a procurées. De l'impression que j'ai eue de vivre quelque chose de la plus haute importance qui, aussi nécessairement que la lecture ou le goût du thé, allait désormais faire partie de ma vie.

Depuis, j'ai toujours vécu d'autant plus intensément ces spectacles vivants que je les savais éphémères, voués, dans un avenir plus ou moins proche, à mon oubli.

A présent, il y a internet et Youtube, palliatif de la mémoire.

Hier, quand Pal Frenak expliquait que chaque représentation de Mennono était d'autant plus unique qu'elle variait en fonction de la salle, de la musique, de la lumière et de l'inspiration improvisée du danseur, j'ai été très intriguée.
Mais maintenant je comprends.

Cette version est un peu ce que j'ai vu hier en même temps que tout autre chose et c'est tant mieux...
Je peux, ainsi, demeurer l'un des témoins d'un instant fragile et unique, de quelque chose de la plus haute importance.

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