Un jour de typhon
Vers 16H30, Fanny est allée s'asseoir dans le couloir, dans son fauteuil et elle a dit "moi aussi, je vais lire".
Alors, l'appartement est devenu entièrement silencieux et nous étions tous trois enfouis dans nos pages comme sous un plaid. Dehors, il faisait nuit bien avant l'heure, le vent cognait contre les vitres, ma tasse de thé n'était pas encore vide.
Je savais que je n'avais qu'une heure pour aller au bout de ces 186 pages et connaître le secret qui donne son titre au livre.
Mais je serais bien restée, beaucoup plus longtemps, très longtemps. Tellement bien installée dans cette lumière douillette, dans cette atmosphère en-dehors du monde, dans cette minuscule communauté que nous formions -car lire ensemble rend intime.
Dans le vent dont les tourbillons ont retourné mon parapluie et m'ont fait jurer, il y avait des échos de la voix de Fanny. Son "au revoir Gwen" m'enveloppait comme un "take care" affectueux.
En partant, je leur avais dit "à dans 15 jours" et, même si ce n'est pas pour m'installer dans le fauteuil sous la liseuse, je suis heureuse à l'avance de partager à nouveau un peu de leur samedi, dans cet appartement qui aime les livres.
3 commentaires:
On ressent l'ambiance chaleureuse de ce moment dans tes mots. Et si on laisse un peu l'imagination faire son devoir, et bien je suis sûr qu'on se réchauffe un peu soi même. Ah oui, ça y est, ça commence déjà...
Encore un merveilleux texte Gwen, tout à fait comme je les aime. Tu as tellement raison d'écrire que lire ensemble ça rend intime... il faut savoir profiter de ces petits moments de bonheur. Ta lectrice de Québec ;-)
Alors, voilà, j'ai lu...
Merci.
C'est un joli cadeau que d'être chez soi quand on ne s'y trouve pas.
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