24.11.08

Les images fantômes

Ca faisait longtemps que je n'avais pas suivi les méandres de cette rue et aller jusqu'à Iidabashi à pied était l'occasion de le faire à nouveau.

"En marchant en écrivant", est le titre de la série d'émissions et, alors que je longeais le botanique, Philippe Vasset a expliqué que, depuis la publication de son Livre blanc, les zones qu'il a explorées se sont emplies de manières diverses et ne méritent plus d'être blanches sur la carte IGN.

La géographie des zones urbaines est plus changeante que celle des forêts.
Je me souviens que je portais un tee shirt vert et que j'avais passé du temps dans cette rue, devant une maison que la lumière sépia illuminait. Il reste de cette fin d'après-midi un peu lointaine un carnet de polaroïds. La maison, elle, n'existe plus.

La ville est mouvante. Les friches se construisent à toute allure, les constructions disparaissent du jour au lendemain.
Il n'y a ni ordre de priorité ni logique apparente : ce ne sont pas les bâtiments les plus anciens qui disparaissent les premiers.

Ils sont nombreux, les lieux dont j'ai pris l'empreinte numérique qui, à présent, n'existent plus que sous forme de clichés.
Mais il y a aussi ceux dont cette trace a disparu parmi les six mois photographiques anéantis par mon ordinateur. Ces lieux qui ont disparu deux fois et dont l'image fantôme et vacillante ne subsiste que dans ma mémoire. (Mais jusqu'à quand ?)

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