5.10.08

... Et un dimanche en vrac


Je ne sais pas quoi penser de ma voisine du dessus qui passe l'aspirateur presque tous les soirs, jamais avant 23H30 et me fait regarder mon appartement comme s'il était une porcherie parce que je ne le nettoie que tous les... (et c'était ce matin).
Je m'en veux de l'imaginer forcément voisine alors que les garçons, eux aussi, ont le droit d'être maniaques.

A l'heure de l'aspirateur et du chiffon à poussière, alors que le soleil déversait généreusement ses rayons sur mon balcon, la nuit était blanche à Paris. Les voix qui se sont succédées pour lire les Microfictions de Régis Jauffret m'ont permis d'en rire avec le public, de rire de ces histoires glaçantes, grinçantes dont je ne peux surmonter l'horreur si je les lis seule.

A la sortie sud de la gare d'Otsuka, l'après-midi d'un jour férié, j'avais regretté de ne pouvoir m'éloigner pour cause de rendez-vous car, en voyant passer le garçon, un appareil moyen format suspendu au cou, j'avais eu envie de le suivre : voir les photos qu'il allait prendre aurait pu inspirer les miennes.
En fait, je l'avais vu aller jusqu'à la voie du tram, photographier l'immeuble qui figure dans tous mes albums... Et revenir sur ses pas pour retrouver un ami devant la gare.
Quelqu'un que la même idée aurait traversé, en me voyant sortir de chez moi ce matin avec mes 4 appareils photo, aurait eu le même genre de surprise : un tel attirail ne m'a pas permis d'avancer en ligne droite et, avant d'aller plus loin que sur le parking du bout de ma rue, à 50 mètres de chez moi, j'avais épuisé mes munitions en matière de pellicules et je n'ai plus eu qu'à rentrer.

Ici, à la question : "qu'est-ce que vous n'aimez pas ?", il se trouve invariablement quelqu'un pour répondre : "les insectes". Je suis, tout aussi invariablement, la seule à dire : "le chocolat".
Si j'aimais le chocolat, j'aimerais peut-être aussi les gâteaux à la crème.
Mais j'ai trouvé un autre rituel qui me fait tout sauf mal au coeur et me console de la mélancolie qui imprègne l'heure du goûter dominical.
"J'ai toujours haï les dimanches ici. Gâteau sans goût, crème fouettée sans goût, cadeaux sans goût, formules toutes faites sans goût. L'enfer de la convention. Mais maintenant, les après-midi avec vous... Je pourrais m'y habituer."
Pascal Mercier. Train de nuit pour Lisbonne.

Aucun commentaire: