La tyrannie de la lumière
Finalement, il serait peut-être mieux pour moi d'habiter en Norvège. Au moins, pendant six mois, je n'aurais pas à me soucier de la météo du lendemain...
Et je resterais bien au chaud chez moi à regarder les photos que j'aurais prises quand il faisait jour.
Au moins, je serais moins esclave de cette lumière qui, ici, m'oblige à sortir toute l'année.
Alors même que je sais qu'elle est bien trop chaude en été et bien trop fraîche en hiver.
Mais l'automne s'accorde parfaitement avec mes envies de profiter de chaque rayon.
Marcher ou m'arrêter, tout est possible dans ces jours doux à condition de bien nouer mon écharpe et le soleil est aussi tendre avec ma peau qu'avec le paysage.
C'est une autre rivière qui guide mes pas, aujourd'hui. De celles qui, dans le calme absolu du ciel bleu, mènent au parc par un détour au temple.
Sur un banc, je vide mes poches des polaroïds amassés le long du chemin, je regarde passer les barques et les pédalos, je jette un oeil sur le carnet d'aquarelles dont mon voisin colore une nouvelle page, j'apprécie la conversation tranquille entre l'enfant et sa mère qui partagent un onigiri.
Ensuite, au bout d'une rue, je me souviens que la ville n'est pas loin et je découvre une terrasse sur les toits qui permet de profiter du soleil jusqu'à ses derniers moments.
A 16 heures, il chavire lentement et je retrouve ma liberté.
Je devrais être raisonnable, savoir que dès le lendemain, il se lèvera à nouveau, que je peux me permettre de manquer quelques heures de ciel bleu. Mais non, je n'y arrive pas.
C'est ça être dépendante.
3 commentaires:
Je me sens aussi junky que toi, et les érables pourpres d'aujourd'hui y sont aussi pour quelque chose...Je te les enverrai tout-à-l'heure, pour faire que la lumière entre encore dans ta maison, même à la nuit tombée....Tant pis pour toi, tu seras obligée de marcher chez toi...rire...
Ju
j'aime cette dépendance... le soleil vient à manquer tellement vite ici qu'il devient essentiel de profiter de ces courts moments...
Mais il me semble, Chéchée, que tes recettes de cuisine sont autant de talismans qui te protègent de la déprime de la grisaille, non ?!
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