25.5.09

Pays de riz

"Le train s'arrête. La jeune fille qui lisait un roman de Tanizaki, à côté de moi, descend à cet arrêt. Un jeune homme l'attendait avec un bouquet de fleurs et de rapides baisers au cou. Le quai se vide. Le couple, toujours soudé. Le train bouge lentement. Elle a oublié son livre sur la banquette. Elle n'en a plus besoin. La littérature, c'est ce qui se passe entre deux rendez-vous d'amoureux. Tanizaki me tiendra compagnie."
Dany Laferrière.

Par la fenêtre, les rizières inondées scintillent au soleil.
Comme jeudi, comme toujours, je pense à l'amour.
Et, entre deux gares, entre deux rêves, je suis à Calcutta, grâce à Duras.

"-Est-ce que vous croyez qu'il est nécessaire de donner un coup de pouce aux circonstances pour que l'amour soit vécu ?
Le directeur ne comprend pas ce que veut dire le vice-consul.
-Est-ce que vous croyez qu'il faut aller au secours de l'amour pour qu'il se déclare, pour qu'on se retrouve un beau matin avec le sentiment d'aimer ?
Le directeur ne comprend pas encore.
-On prend quelque chose, poursuit le vice-consul, on le pose en principe devant soi et on lui donne son amour. Une femme serait la chose la plus simple."
Marguerite Duras. Le Vice-Consul.

2 commentaires:

n a dit…

Oh, ce passage de Duras, avant de voir le nom, me fit un instant souvenir de Giraudoux-père.

Anonyme a dit…

Peut-être un désir d'"éloge de l'ombre" quand la lumière devient rare et chère -