12.3.08

Nouveauté

Il a raison, Emmanuel Kerad, quand il dit « une nouveauté musicale » pour désannoncer le dernier titre des Têtes Raides. Et, pourtant, à mes oreilles, ce groupe n’est plus capable de nouveauté : quelle que soit la mélodie, quelles que soient les paroles que chante cette voix, j’ai l’impression de toujours entendre les mêmes chansons, celles que, au début des années 90, j’ai usées jusqu’à la corde, jusqu’à ne plus pouvoir les écouter ni même les entendre. Jusqu’à ne plus pouvoir écouter quoi que ce soit de ce groupe-là.
Ainsi, cette nouveauté me ramène à mon passé, invariablement, me ramène à ce temps de jeunesse. Pas seulement la mienne mais aussi celle de Médor. Car ce chat gris joli a entamé sa carrière de gardien de but en arrêtant les cours d’ancien français que je lui lançais en chiffonnés après les avoir appris.
C’était le temps du cinéma gratuit et des petits beurres trempés dans le thé à la vanille, des photos noir et blanc dans l’escalier. L’époque des cheveux longs, des carrés asymétriques et de l’avenir déjà incertain mais déjà empli d’autant de possibles que de doutes.

… Et que penser de cette version reggae de « every time you go away, you take a piece of me with you » qui passe dans ce café d’Ikebukuro et me renvoie à mes 15 ans, quand ces mots passaient souvent à la radio et que, dans ma vie, il y avait déjà un garçon qui partait alors que j’aurais aimé –tant aimé- qu’il ne s’en aille pas.

2 commentaires:

Mélie a dit…

(J'espère ne jamais être lassée d'écouter les Têtes Raides)

Anonyme a dit…

Les années qui se voient un peu, comme sur cette plaque photographique ; dans quelques années, ce sera une "plaque dégout".

Non cette photo ne peut pas cacher son avenir.

Pays de Neige.