Au fil du temps
La veille, le ciel était immense et les nuages y pavanaient, étendards blancs dans tant de bleu.
C'était l'été sur la mer et les rêves de cuisine chinoise et de chambre avec vue.
C'était échanger quelques mots en français et prendre le carton d'une expo photos avant de quitter les lieux.
Puis retrouver la rue, penser à autre chose et aller manger du pain au miel.
Le lendemain, le ciel était encore bleu parce que c'était la couleur du parapluie.
C'était dimanche, c'était enfiler des manches sur notre été, laisser le garçon à la maison faire le ménage dans sa tête, construire de nouveaux rayonnages de livres dans sa vie intérieure. Et descendre avec l'enfant aux cheveux courts vers Tarumi.
Elles sont belles aussi, ces journées où le gris uniformise les heures qu'on oublie. Et où on fait ce que, la veille, on a remis au lendemain.
Il n'était, somme toute, pas compliqué de retrouver les petites rues et monter au troisième étage qui n'attendait que nous.
J'ai reconnu les photos en les voyant accrochées. Le livre, en France, m'avait tant plu.
Patrick Taberna expose "Au fil des jours" au tantotempo café de Kôbe.
Et ses photos sont intimistes et émouvantes comme un jour de gris qu'on passe entre des murs blancs, à griffonner sur un cahier, retirer de la bibliothèque de beaux livres d'images, boire du thé ou un ginger ale, nourrir l'enfant, manger des sablés et parler, parler encore et oublier que, le soir, il faudra prendre le car pour rentrer...
Et, au bout des heures, être seule à l'heure du thé.
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