Le poids des mots
Ils pèsent lourd, ils prennent de la place... J'ai essayé de m'en passer.
Mais il m'est arrivé plusieurs fois de racheter ici des livres qui sont dans mes cartons et sans la présence desquels ma vie est moins tranquille.
"A elle seule, une bibliothèque vaut bien une famille, tracas compris. Bon an mal an, l'enfant grandit tout seul; il ne sait que croître : c'est sa nature. Mais la nature du livre est de mourir à chaque page pour renaître, si le veut le lecteur ou l'auteur, à la page ou la phrase suivante. Lire exige temps, effort, application : c'est transcrire en son esprit ce qu'un autre a écrit sur du papier, fournir sa propre vie à la parole d'autrui, regonfler de son propre souffle des mots expirés. Contrairement à un lieu trop commun, on ne dévore pas les livres : ils vous dévorent, vous vampirisent, se nourrissent de votre être et de votre énergie, vous coupent du monde, vous transportent dans le leur, mangent votre espace et votre temps, débordent de vos étagères, raccourcissent vos nuits et vos journées, rétrécissent votre maison et votre appartement, vous ruinent tout en vous enrichissant, vous font leur quand vous croyez les faire vôtres."
William Marx. Vie du lettré.
3 commentaires:
Oui, mais quel plaisir de lire et de relire les livres qui nous parlent intimement.
(ce livre, je l'ai repéré, et puis, peu être quue je l'achèterai puisqu'il n'est pas dans mes cartons...)
Oui, Radzimire, je suis d'accord : c'est bien pour ça que je rachète mes indispensables, mes fondamentaux...
Les chéchés déménagent, pour avoir des livres en cartons ?!
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