17.8.08

Deux cent quarante-trois cartes postales en couleurs véritables (8)

J'ai acheté des cahiers et un pain aux figues et je suis rentrée avant le début du typhon.

"A Liré, elle vivait étendue dans un petit salon mauve et jonquille, aux murs ornés de livres précieux. Elle était la dernière des bibliophiles : elle n'avait jamais coupé les pages des précieux grands papiers enfermés dans les bibliothèques aux grilles d'or.
-Les beaux livres, disait-elle en fermant à demi les yeux, ne se lisent pas, mais se respirent comme des fleurs...
Sur une petite table, à côté d'elle, était toujours posé un Shakespeare, édition de poche, relié de daim gris. Elle ne l'ouvrait jamais mais, lorsqu'elle descendait au jardin, on entendait sa voix plaintive, appelant la femme de chambre :
-Juliette, mes gants, mon ombrelle et mon Shakespeare..."
Irène Némirovsky. La Proie.

Puis, les premières gouttes sont tombées, derrière la moustiquaire. Des gouttes lourdes et sonores. Les cigales se sont tues. Et tout l'appartement a été envahi du parfum estival de la terre mouillée.
Alors j'ai continué à lire en attendant la fin de l'averse pour aller chercher une glace au macha.
Et moi, pour qui partir en voyage consiste seulement, en ce moment, à faire des tours de Yamanote... je vous envoie tout de même une carte de vacances signée Georges Perec.

On est logés à l'Engadiner. Service très stylé. Bouffe copieuse. Je surveille mon estomac. On revient la semaine prochaine.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime les cartes postales que tu nous fais partager.
La glace au Matcha... j'aurai pensé que me rapprocher de l'Asie me permettrait d'en acheter, mais ici on n'en trouve pas non plus... zut.