8.9.08

Une rencontre surréaliste

(Jeudi soir, dans le sac empli de cadeaux d'E., il y avait Nadja, le livre revenant de l'été. Et je ne l'avais pas rangé dans ma bibliothèque parce que je savais que je le relirai très vite.)

C'est dimanche et je bois un macha latte à Shirokanedai. Dehors le soleil. Dedans la table blanche. Et les rues de Paris où le hasard préside souvent aux rencontres de Breton avec Nadja.

"Comme je veux prendre congé d'elle, elle demande qui m'attend. "Ma femme. -Marié ? Oh ! alors..." et, sur un autre ton très grave, très recueilli : "Tant pis. Mais... et cette grande idée ? J'avais si bien commencé tout à l'heure à la voir. C'était vraiment une étoile, une étoile vers laquelle vous alliez. Vous ne pouviez manquer d'arriver à cette étoile. A vous entendre parler, je sentais que rien ne vous en empêcherait : rien, pas même moi... Vous ne pourrez jamais voir cette étoile comme je la voyais. Vous ne comprenez pas : elle est comme le coeur d'une fleur sans coeur."
André Breton. Nadja.

Nous avons, certes, quelques adresses communes, lui et moi. Mais, justement, nous en avons plusieurs et elles sont disséminées dans cette ville de 37 millions d'habitants.
Je lève les yeux. E. est assis à ma table.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Lire en public est un vrai plaisir. Cela permet de naviguer à loisir entre le monde extérieur et celui de l'ouvrage.

akaieric a dit…

Et bien, à Paris, ils ne connaissent pas le Macha latte... Sauf l'autre jour: dans un bar à Smoothie, il y avait un frappuccino macha latte. Je n'ai pas pu résister. Et en sirotant mon gobelet dans les rues de Paris, je me disais que le bonheur ne tient pas à grand chose...