9.12.09

Kaori

A la fin de la journée, j'avais les yeux aussi douloureux et meurtris que si on m'avait jeté une poignée de sable au visage.
Certes, étant restée cinq heures au soleil, je les avais gardés plissés autant de temps.
Et j'avais lu 250 pages aussi.
Mais, surtout, ces heures à ciel ouvert -à la terrasse du troisième et au bord de la rivière- je les avais passées à une centaine de mètres de voies rapides et suspendues.

A la fin de la journée, dans le train du retour, j'ai pris le carnet que ma voisine me tendait.
En y écrivant : TERRE, HERMES, je me suis souvenue du jour où j'avais appris comment dire parfum en japonais.
Ça m'a soulagée de savoir que les gens, autour de moi, respiraient encore la fragrance du matin.
Car j'avais l'impression de ne plus exhaler que le monoxyde de carbone.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et cette fragrance
découverte dans cet aéroport
agrandir le chemin du retour /
son parfum était là, sur une étagère, sans elle / mais seul ce parfum.