Les nuits sont fraiches
Si je vous dis "virée à Ikéa", je suis sûre que, dans votre esprit, c'est associé à :
-un itinéraire compliqué,
-du monde sur la route,
-un parking plein où une voiture se gare sous votre nez à la place devant laquelle vous attendez depuis 10 minutes,
-l'article qu'il vous faut absolument qui n'est plus en rayon,
-l'amie pour laquelle vous avez aimablement fait le déplacement qui vous fait passer 2 heures dans le magasin pour ressortir avec 2 tasses et 3 petites cuillères,
-des enfants -mais pourquoi ne sont-ils pas dans la piscine à boules de l'entrée, ceux-là ?- qui hurlent dans les rayons,
-des dimensions (du lit, des fenêtres, de l'emplacement où vous mettriez bien un placard...) que vous aviez notées sur un papier que vous avez oublié de prendre en partant,
-un monde fou à la caisse et vous qui choisissez forcément celle qui n'avance pas,
-un sandwich au renne fumé que vous grignotez au bistro mais après lequel vous avez encore très faim,
-au retour où vous vous apercevez, en les rangeant, qu'il vous restait encore une centaine de bougies à thé dans votre placard mais que vous n'avez plus de serviettes en papier,
-etc !
J'ai fait le tour des possibilités avant de me décider à aller à Ikéa pour acheter une couette.
Mais aller à Ikéa à Tokyo, c'est :
-deux heures de train aller-retour pendant lesquelles j'ai pu me plonger dans le dernier Fred Vargas (merci E. !)
-la traversée de bras de mer comme un paysage de vacances,
-deux minutes de marche en sortant de la gare pour rejoindre l'entrée du magasin,
-pouvoir aller directement au rayon des couettes parce que, décidément, les Ikéa sont agencés pareil à travers le monde,
-ne croiser que deux enfants qui dorment dans leur poussette,
-ne pas traîner dans le magasin parce que je sais ce que je viens chercher et que je n'ai pas l'habitude d'hésiter,
-pouvoir passer à la caisse sans attente parce qu'il y en a beaucoup d'ouvertes,
-pique-niquer au soleil sur le bord du grand champ d'herbe qui se trouve devant le magasin (le parking est à l'arrière, on le voit depuis le train seulement, et il était loin d'être plein...)
Bon, d'accord, si je vous dis qu'on était lundi, vous comprendrez mieux mes conditions idéales pour une virée Ikéa. Et si je vous dis que Disneyland Tokyo est desservi par la même ligne, vous imaginez bien que cette virée n'est pas la même pendant le week-end !!!
Je n'avais pas pensé à ça. Je n'avais pas convoqué son souvenir et il m'a surprise. Ce marche-pied que j'avais recouvert de peinture Flamant. Sans lequel nous n'atteignons pas les plus hautes étagères de la bibliothèque du salon.
Et, tout à coup, dans le magasin, une bouffée de nostalgie à l'évocation de tous ces meubles, empilés dans le grenier, sur, sous nos 4000 livres en cartons. Toutes ces choses de notre vie d'avant qui sont au bois dormant, comme si nous étions en train de vivre un rêve, nous. Un rêve ou une parenthèse ou une vie parallèle...
12 commentaires:
C'est quoi cette couleur "Flamand"? j'ai cherche mais j'ai pas trouve : http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=alpha&ent=f
Etait ce le meme marche pied que Antoine Doisnel?
Tous ces livres empilés dans votre grenier... attends... Ne me dis pas que tu n'es pas au courant à propos de la météorite ?
http://www.flamant.com/mainwww/frameset.asp?language=fr
c'était le grand cru...
pas le même que celui d'Antoine Doisnel parce qu'il n'y avait pas encore Ikéa chez Antoine... Pas trouvé le marche pied sur internet pour le mettre en lien...
Paul : ah, c'est ça, Véro qui appelle en chantant "tout va très bien, tout va très bien" ! mais elle n'est pas allée jusqu'au bout de la chanson !!!
Ah, pouvoir passer à la caisse sans attendre...
Quand je suis rentrée, nous nous sommes retrouvés, nous les passagers du Tokyo-Paris et les passagers du Mexico-Paris, à faire la queue devant un seul douanier, et une dizaine de guichets vides...
C'est là que j'ai su que j'étais vraiment de retour.
4000 livres ! à raison de 52 semaines par an. Si j'estime votre âge a à peu près X, et que vous lisez des bouquins depuis l'âge de 10 ans, ça fait disons, 1040 semaines, soit 4 livres par semaine. Impressionant (pour moi)!
Okayama, relativisons, voulez-vous bien !
4000 à deux. et puis pas seulement les oeuvres complètes de Proust mais aussi des livres plus rapidement lus ! Et pas tous lus, d'ailleurs, parce qu'il fallait du temps pour lire ceux qu'on empruntait dans les bibliothèques toutes les semaines !!!
Une vie dans les pages, oui, tout de même, certes... d'où l'impression encore plus grande d'avoir changé d'existence en venant au Japon...
je tiens a dire que le chiffre n est pas exact.... on voisine les 9000 livres... si pas plus.... souviens toi gwen du logiciel bibliotheque ou il n y avait que tes livres et tu tournais deja aux alentours de 4000 et j en ai plus que toi... oui un monde de papier, qui semble si loin ici a Tokyo....
et le fred vargas il est bien ??? tu me le preteras ???
ah oui... Décidément, moi et les chiffres !
oui, le Fred Vargas, pour le moment, est très bien ! oui, je te le prêterai !
(enfin, je vois bien le coup de la fin : tout le monde meurt en disant aaaaaaahhhhh... tu vois le genre ?!!!!)
Ah je comprends mieux cette histoire de cartons et de gros scotch marron pour les empaqueter. A raison d'une cinquantaine de livre par carton ca fait.... 180 cartons!!!! Fichtre! un bien beau grenier...
et le grenier seulement accessible par un escabeau... eh eh on en a fait de l exercice a ce moment la....
on parle pas des revues
de la vaisselle achetee a emmaus
des babioles recoltees sur les braderies
et du raton laveur ( qu est il devenu ???)
ce qui expliquerait (peut être) le peu des livres reçus pour ton anniversaire...Sauf si on choisit un truc de maths ou de mécanique quantique, on n'est jamais sûr que tu ne l'as pas déjà lu!
Je me souviens que sur la route de l'Ikéa de Lille, G. a dit : "la dernière fois, on est venu avec une amie qui a mis deux heures à acheter une petite cuillère... (silence plein de sous-entendus)".
Alors on acheté des coussins, des couverts, des assiettes et une tour à CD. Ah oui, on était venu en train.
La tour à Cd est toujours chez moi.
[aujourd'hui, votre système de vérification des mots dit zqikvede : traducteur, traduisez]
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