6.4.07

Par dessus

Ici, ça ne m'arrive plus.
J'ai même oublié comment c'était.
Dans le train, dans les grands magasins, sur un banc à Sugamo, j'écris. Et ma graphie n'est en aucun cas un code chiffré destiné à protéger mon journal, juste un dessin vertical et désordonné qui me tient lieu d'écriture.
Au pays des kanjis, personne ne lit par-dessus mon épaule.
Et pourtant.
J'écris mes mails depuis gmail. A droite de mes lignes, s'affichent des adresses de sites commerciaux. Qui s'efforcent d'être en lien avec ma correspondance.
Certains d'entre eux me font sourire et j'ai commencé une petite collection insolite.
J'ai, ainsi -et je partage- les coordonnées de la Bomba, une boîte à Amiens.
J'ai de la documentation à propos d' accessoires de levage, de la lutte contre la déficience auditive, du grincement des dents, des incinérateurs, des livres de médecine en allemand et des séances de voyance post mortem.
On m'espionne, on me lit, on me suit à la trace.
Mais, quand je vois les propositions qu'on me fait, je me dis que la personne qui lit par-dessus mon épaule éprouve quelques difficultés à déchiffrer mon écriture.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis particulièrement intriguée par la voyance post-mortem...

Prédire l'avenir des gens décédés... au moins on est sûr de pas se tromper!

itadakimasu a dit…

quelques difficultés à déchiffrer mon écriture ... c'est le moins que l'on puisse dire...Moi je ne peux en lire qu'au plus 20%, et même si c'est écrit en bleu marine. na!

Anonyme a dit…

Ah, quand les mots résistent, il faut alors savoir lire entre les lignes !

Pays de Neige

aelle a dit…

Avant de cliquer sur les liens, on se demandait si les accessoires de levage c'étaient des réveils... mais en fait non.