Des sashimis à Koenji
Un mercredi soir, alors que, comme chaque semaine, j'agitais la main en leur direction en disant "au-revoir", j'ai réalisé que, en France, je ne me séparais pas des gens de cette façon. Je me suis souvenue qu'on s'embrassait, j'ai tendance à l'oublier. Et que même des quasi-inconnus faisaient ce mouvement de tendre leur visage vers le mien et ça ne m'enchantait pas.
On avait fini de manger nos parts de gâteaux. On avait parlé d'acqueducs et de chaussées trouées. De proposer trois fois le prix de sa course à un taxi. D'avoir la tête de son voisin de train sur son épaule parce qu'il s'est endormi. De nettoyer les rampes des escalators. De louer un trois pièces et demi.
Quand on s'est dit que c'était une drôle d'idée d'avoir saisi le prétexte de son voyage pour me faire parvenir ce cd plutôt que de me l'envoyer, tout simplement.
C'était une drôle d'idée. Mais c'était une belle rencontre et on ne l'a pas regrettée.
Et, dans le couloir du train, je n'ai pas agité la main : nous nous sommes embrassées et moi, j'aurais bien eu envie, plutôt que de dire au revoir, de dire à plus tard. A plus tard, Julie et Mélanie, à plus tard, à bientôt, à quand vous voulez pour manger des sashimis à Koenji.
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