A l'ombre des ginkos
Le dimanche offre de belles perspectives.
Des rues désertes en cadeau à l'inlassable cycliste.
A Yasukuni, les assiettes sont fumantes.
Et les places sont libres après le départ des nationalistes en treillis.
Il rit aux éclats lorsque je le remercie pour l'air d'harmonica qu'il vient de jouer et me demande pardon parce qu'il est ivre.
Il s'invite à la table de garçons qui ont, tous les quatre, le regard flou et doux de ceux qui n'ont pas beaucoup dormi.
Les heures tranquilles du cimetière d'Aoyama me rappellent toutes celles passées dans tous les autres cimetières.
Car, plus que les musées, ce sont les tombes auxquelles j'aime rendre visite dans les endroits du monde que je traverse.
Les photos dorment avec les livres, dans le grenier français. Mais, même sans elles, je me souviens des allées de stèles anglaises, irlandaises, allemandes...
Et de Montparnasse, de Montmartre.
Et du Père Lachaise, bien sûr.
Les rumeurs de la ville parviennent amorties.
Je sais, pour l'avoir traversée, que la foule se presse,
dense et armée d'appareils photos,
dans les allées où le vent secoue les branches des ginkos,
provoquant une pluie de feuilles.
Et cette pluie est d'or.
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