Dimanche
7H : Pas besoin de réveil, il suffit que je me dise, la veille "7H, ça serait pas mal".
7H25, 7H27, 7H30, 7H55 : un petit feuilleton en provenance de France. Je le lis comme je traverserais la rivière : en sautant d'une pierre à l'autre.
8H14 : le feuilletoniste va se coucher. Les muffins sont cuites.
8H42 : ma route croise le trottoir où ils font déjà la queue. A l'orée d'une journée de liberté, je me sens plus chanceuse et plus riche qu'eux qui passeront des heures au pachinko.
9H12 : Il dit 2000 yens, je dis 1000, il me laisse le dernier mot et je repars avec les photos et les mots.
9H48 : muffins et jus de pamplemousse sous les fleurs et le soleil.
10H25 : l'un a les yeux bleus, l'autre les a bruns. Nous parlons botanique. Je mange une fraise. Il écrit les kanjis de martin pêcheur dans mon cahier ( 川蝉). Elégant souvenir de la rencontre de hasard.
11H : l'heure où tout est possible. Rester encore, m'en aller...
12H06 : cinq photocopies : 100 yens.
12H26 : il m'appelle et je les rejoins dans la rue. Les autres fois, on se voyait dans la rue aussi, j'étais à vélo aussi. Mais c'était à Hellemmes. Mais c'est si naturel de se revoir ici.
12H49 : "J'ai oublié mon sac" se dit "kaban o wasuremashita". C'est utile, parfois, de le savoir. Trois mots de japonais comme une formule magique... Et c'est moi la magicienne... Pourtant, ce n'est pas mon sac
13H34 : de retour sous les fleurs. Yakisobas, curry. Puis glace au lait. On se regarde de près : avons-nous changé ?
14H18 : le jardin, l'étang, le renard, les pierres, les carpes.
14H53 : on se revoit mardi. Quand je dévale la pente, "Let there be love" chante Oasis.
15H07 : on se croirait dans un western, un peu. Maisons basses et fermées comme abandonnées.
15H31 : tofu, farine, lait, oeufs, tomates cerises. 853 yens.
15H48 : tant qu'il fait jour, j'ai du mal à quitter la rue. Tant de choses à y voir, encore.
16H01 : la prochaine fois, j'irai au jardin botanique.
16H12 : on pourrait croire à une chorégraphie. Petit spectacle de danse à mon seul usage.
16H20 : j'hésite encore.
16H25 : je l'ai déjà croisée, à deux heures du matin en revenant du combini. Elle et son panier à roulettes.
16H28 : j'habite dans une rue qu'on peut choisir de dévaler en sautant à la corde ou de grimper en talons hauts.
17H07 : c'est l'heure du thé. Celui des concubines (Flo, merci, merci ! Hier, j'ai goûté avec Sophie, c'était parfait aussi !). Le gâteau est blanc mais de lui, je reparlerai.
18H42 : encore imprégnée de la ville, riche, oui tellement riche de toutes ces choses vues, ruelles, plantes en pots, toits rouillés, jupes courtes, papas attentifs... J'ai de la chance d'habiter à Tokyo.
7 commentaires:
et moi qui pensait etre la seule a penser a des villages fantomes du far west en voyant ces mason en bois delabrees!
Je suis de Québec et depuis quelques mois je lis ton blog tous les jours... c'est un vrai délice!! J'aime ta façon de raconter et de décrire ce qui t'entoure. Longue vie à ton blog
Oui chère amie, il faut aller au jardin botanique ; comment ai-je pu snober celui d'Edgbaston un an durant ? c'était hier, il y a 15 ans.
Pays de Neige
C'est un vrai plaisir de lire ces mots délicats, une petite gourmandise...surtout pour une lilloise un peu bretonne, qui aimait flaner au marché de Fives...
super tu as recu la lettre.
contente que tu aimes...
bises de prague ou je suis de passage photographique.
Bonjour à l'anonyme du Québec et merci pour autant de fidélité !
Miss Epices : que de souvenirs, dans ces photos de Bécherel, de St Malo... La Bretagne de mes bonheurs !
Flo : je suis sûre que tu vas en rapporter de magnifiques images ! merci pour celles glissées dans l'enveloppe !
Images calmes et apaisantes d'un dimanche ... sauf peut-être celle de 16h25 ... aube du crépuscule
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