Tuesday self portrait
"On sait qu'il suffit d'être seule. Le monde est grand quand on est vraiment seule. Je sais qu'il suffit d'être seule pour tuer le temps et ne plus être seule. Suffit d'être seule. Mais pas vraiment seule.
Faire cent mètres au paradis et revenir ici, chaque jour est le même et ne se ressemble pas. Je cours après les taxis, je cours après ma vie, si un roi me fait reine, je ne vivrais plus tout ça." Keren Ann.
C'est un samedi et il est presque midi.
Il y a du soleil, une chaleur sèche. Et du vent qui agite les pages de mon journal et mélange ma chronologie.
Plus loin, des vieilles dames autour d'une table. Et lui, qui pose sa tête entre ses bras et, le temps que je m'habitue à sa présence, il n'est déjà plus là. Sommeil éphémère.
Moi aussi, éphémère en ces lieux. Et, grâce au retardateur de l'appareil, seule mais pas vraiment seule.
Avant de rejoindre ma vie.
5 commentaires:
En te lisant, une idée, celle de la dilution lente dans la culture locale qui ferait que ton style s'épure pour devenir aussi faussement simple que la somptueuse caligraphie japonaise, quand mon écriture d'embirlificote sans fin à la manière des discours politicoromanseques aux phrases interminables des écrivains latinos.
Alors ça, c'est une théorie très intéressante...
Mais, à la base, moi, j'ai toujours lu plus d'écrivains Asiatiques que de Latinos ! Et toi sans doute l'inverse, non ???
Ecriture dans un journal là-bas, et ici dans le ciel, des dessins que les oiseaux n'auraient pu imaginer. Partout laisser des traces et dissiper ; oui, où il est question de style, aussi.
Pays de Neige
Exact, c'est exact.
Mais, me lisant, je trouve que mon écriture a changé.
Et te lisant, aujourd'hui, je trouve ton écriture très épurée et très juste, ce que moi, ignare du Japon, j'associe à la "japonicité"...
Je crois que je n'ai lu aucun livre d'auteur japonais...
... et je ne suis pas sûre d'en avoir lu beaucoup, des Latinos !!!
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