L'envie
Les derniers jours ont été emplis de fleurs.
De passage le long des rivières, immobile dans l'herbe des parcs, seule ou très amicalement accompagnée.
Des premiers bourgeons aux pétales qui s'éparpillent comme flocons et que je retrouve, le soir, dans mes cheveux.
Du matin au soir, dans la ville traversée, tant d'arbres penchés vers l'eau ou tendant leurs branches vers le ciel.
Des vieilles personnes sur les ponts, qui s'arrêtent et contemplent comme s'ils vivaient là leur première saison des sakuras.
Des enfants qui courent après les fleurs.
Et dans les rues, marcher sous les arbres, c'était marcher sous un ciel de poésie pure.
Et l'esprit de fête des lampions.
Chaque jour, une raison de m'exclamer ou de sentir mon coeur sauter dans ma poitrine.
La saison des sakuras me rend amoureuse. Amoureuse de ce pays qui la célèbre. Amoureuse de l'air ambiant.
Il m'a dit que la terrasse faisait la superficie de l'appartement, que c'était bien pour les barbecues. J'ai dit : "vous avez de la chance."
Il m'a dit aussi qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de voir les sakuras. A part un ou deux sur le chemin pour aller travailler -trop de travail-
Il m'a dit qu'il irait au parc, l'après-midi, avec les enfants. Voir enfin les arbres, en profiter.
Et, en le quittant, j'ai, justement, tracé une diagonale à travers le parc. On ne voyait plus le sol qui était recouvert du bleu des bâches, des bandes joyeuses qui faisaient de la musique en attendant la livraison des bières, des enfants qui zigzaguaient entre les groupes pour poursuivre la balle qu'on leur avait envoyée.
Oui, on apercevait les arbres, un peu, à travers cette foule bigarrée, animée, gaie.
Et j'ai pensé : "je ne l'envie pas".
3 commentaires:
Ici
pas autant de fleurs
à qui parler.
Pays de Neige.
Ici
un froid, un vent, une pluie
à se recroqueviller sous son plaid.
Je ne vous envie pas !
Enregistrer un commentaire