27.4.08

Moderato cantabile

La semaine dernière, quand les couleurs de l'instantané sont montées, dans le port de Kobe, j'ai tout de suite pensé à elle et je serais bien incapable de dire pourquoi. Pourquoi Marguerite Duras se manifeste ainsi dans ma vie alors que ça fait si longtemps que je n'ai pas lu ses pages...

Alors que c'est Laurie Colwin que je lis.


"Je ne vois pas pourquoi je devrais me faire frire la cervelle sous un séchoir à cheveux. Je serais incapable de lire un livre sous un de leurs casques, avec toutes ces femmes qui piaillent tout autour. Comme tu l'as dit, c'est une occasion sérieuse, pas un jeu idiot. Je suis censée ressembler à un professeur d'universtité, et c'est ce que je suis.
-Tu pourrais te faire faire une permanente d'universitaire...
-Stuart !" Essie prit la voix nasale et le ton sec qu'elle gardait pour les moments d'irritation. "On ne peut pas faire confiance à un coiffeur. Je ne vois pas pourquoi je devrais ressembler à un caniche juste pour lire un texte sur la pollution et la littérature à la télévision."
Rien que du bonheur. Laurie Colwin.

3 commentaires:

Mélie a dit…

Parce que Duras laisse des empreintes sans le dire, parce que ce qu'on retient ne ressemble pas à des histoires, mais plutôt à des ambiances. Et que les souvenirs remontent quand ce qu'on vit approche ces atmosphères-là. Je crois.

Anonyme a dit…

Je ne connaissais pas Laurie Collins, mais ce passage sur la quête de l'image de soi et l'épreuve du passage chez le coiffeur me parlent tellement...

Merci pour cet extrait.

Gwen a dit…

Tu as raison, je le crois aussi, Mélie : l'écriture de Duras se glisse sous la peau, à notre insu et se mêle intrinsèquement à l'intime...

Mayumi, c'est Laurie COLWIN !
Les histoires de coiffeur... qu'y a-t-il de plus fédérateur ?!!!