26.6.09

La vie seule

Un livre lu dans l'herbe parmi les fourmis.

"La vie en société ne relève pas d'un choix : nous sommes toujours déjà sociaux. Comme l'ont remarqué à peu près à la même époque le Russe Bakhtine et l'Américain G.H. Mead, nous ne pouvons jamais nous voir physiquement en entier ; c'est là une incarnation parlante de notre incomplétude constitutive, du besoin que nous avons d'autrui pour établir notre conscience de soi, et donc aussi pour exister. C'est à un tout autre niveau que se situe le choix entre vie isolée et vie en groupe, choix qui ne révèle rien de fondamental dans notre attitude envers le monde, mais plutôt un penchant pour le calme et le silence ou, au contraire, une agoraphilie. La solitude comme mode de vie n'implique pas qu'on puisse se passer des autres, ni qu'on s'en désintéresse : toute solitude est précédée d'une période formatrice au cours de laquelle c'est bien le rapport à autrui qui a orienté notre soi ; or celui-ci à son tour influence la vie présente. Dans la solitude, on ne cesse pas de communiquer avec ses semblables, on choisit seulement certaines formes de communication au détriment d'autres , les rencontres espacées ou indirectes peuvent compenser en intensité ce qu'elles perdent en fréquence ou en facilité."
Tzvetan Todorov. La vie commune (Essai d'anthropologie générale).

Une incursion climatisée à midi. Pain noir et lait de soja.

Le silence de la Yamanote de la fin de l'après-midi.

Au-dehors, Tokyo.

Je ne l'oublie pas. Je ne l'oublie jamais. Jamais non plus je ne m'en lasse.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oh l'oeuvre de tous les jours
retenir
comme eau seule
à Sumida toujours
qui coule
Oh l'oeuvre tous les jours - un moment de la journée écrite / ici.