1.6.09

Seul, le paysage

"J'ai besoin de faire quelque chose de mes mains, de les relier activement à mon cerveau. Quelque chose qui laisse une trace, au sens où le pianiste, quand son morceau est joué, a les mains vides. Avec un peu de chance -il ne s'agit pas du tout de chance, mais passons- avec un peu de chance au bout d'une journée j'ai dans les mains une page de phrases : la trace de mon travail, la trace que j'ai passé la journée à quelque chose et pas à rien, même si plus tard la page finit à la poubelle"
Marie Darrieussecq. Le Pays.

Marcher, me dis-je. Seulement ça : marcher. Et me laisser faire par les ruelles, m'abandonner au paysage qui défile dans mon champ de vision comme quand il passe par la vitre d'un train.
Ce sont les seuls moments de ma vie qui m'éloignent du crayon, du carnet, du livre et de l'appareil photo sans lesquels jamais je ne sors de chez moi.
Je ne m'autorise que mon baladeur où, un jour prochain, si le facteur veut bien, je glisserai du piano. Les Variations Diabelli de Beethoven, par exemple.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il s'agissait du pays de Mi, ce superbe piano comme joué à quatre mains, déjà.