5.4.08

Dans l'herbe du Meiji

Le Japon est un pays où il arrive qu'un insecte se pose sur mon livre.
Parfois c'est une libellule.

Aujourd'hui, c'est un papillon. Son corps est bleu nuit, entouré par un duvet qui m'évoque des sourcils. Ses ailes sont noires bordées par une bande bleue sur le mode "tie and die". Il les ouvre et referme, régulièrement.
C'est le rythme d'un coeur qui palpite.


Et, aujourd'hui, le livre est L'origine de Thomas Bernhard.
"Cette musique n'était pour lui rien d'autre qu'un moyen tous les jours après le déjeuner, de s'isoler des autres pensionnaires et de tout le mécanisme de l'internat et de pouvoir se consacrer à lui-même, elle n'avait aucun rapport avec l'étude du violon, comme il eût été nécessaire, cette étude à laquelle on l'avait contraint mais qu'il abhorrait parce qu'au fond il n'en voulait pas. Cette heure d'exercices de violon dans la petite pièce aux chaussures presque complètement dans l'obscurité, où l'odeur de cuir et de transpiration des chaussures des pensionnaires étagées jusqu'au plafond, enfermée dans cette petite pièce, s'épaississait de plus en plus, cette heure était pour lui la seule possibilité de fuite."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pensionnaire, c'était l'orgue qui résonnait et qui aujourd'hui raisonne encore ...

Pays de Neige