13.4.08

Loin (et pourtant proche)

Je n'ai pas été surprise quand il m'a dit qu'il ne lisait pas ces pages avant de vivre à Tokyo. 
Il les avait pourtant vues, les boîtes aux lettres du jeudi, les photos des heures lentes et celles des arbres dans les ruelles...

Mais alors ??? Où était la ville ? L'ambiance survoltée ? Et ces néons qui ne s'éteignent jamais ?


Pas ici, en effet. 
Ma vie à l'envers n'attire pas les lecteurs. 
Je vis loin des foules et des requêtes google. 

"Personne ne parle jamais du manque de sérieux des Japonais, de leur légereté, de leur sentimentalité, de leur insouciance, de leur nonchalance, en un mot : de leur gentillesse et de la douceur de vivre qui règne dans une cité comme Tokyo.
Je ne connais personne en France pour qui Tokyo ne soit synonyme d'enfer. Les gens vous diront : la pollution, les masques posés sur le nez et la bouche, les embouteillages, les trains et les métros bondés, les employés chargés de pousser les voyageurs dans les wagons pour permettre la fermeture automatique des portes. Et encore : la pègre contrôlant la ville, le crime et la prostitution, la foule lobotomisée, la fourmilière des grandes compagnies, la servitude volontaire du travail salarié, l'esclavage consumériste, la misère grossissant dans les coulisses de la société-spectacle. Tout cela existe sans doute mais je ne connais aucun voyageur de bonne foi qui l'ait vu.
En revanche, essayez de dire : le luxe d'une société policée, l'éducation généralisée, la curiosité à l'égard du monde. Ou encore : le bonheur vrai de se retrouver libre à marcher la nuit dans les quartiers de Shinjuku et de Shibuya. Ils ne se trouvera personne pour vous croire où que vous viviez dans la pauvre petite province française."
Philippe Forest. Sarinagara

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce Tokyo-là, des soirs tranquilles et sereins à se promener au pied des tours de cathédrale de la mairie de Tokyo, des traversées de foule sans encombres dans la gare de Shibuya, de la quiétude zen et des regards courtois, je l'ai vu, vécu et adoré.

Moi aussi, j'aime Tokyo, j'aime le Japon, et vos confidences me replongent avec délices dans ma propre expérience de ce pays.
J'ai hâte d'y retourner et j'aimerais tellement m'y installer.

Merci pour vos billets doux comme des pétales de fleurs de cerisier, et vos photographies qui remettent des couleurs dans la vie de vos lecteurs.

Gwen a dit…

... mais quelle chance j'ai d'avoir de tels lecteurs qui me laissent des commentaires comme des bouquets de fleurs !!!
Merci, merci vraiment.