Là je suis... (14)
On ne choisit pas par hasard les lieux de rendez-vous à Tokyo.
Se retrouver à Ueno pour le petit déjeuner, c'est savoir qu'on devancera l'heure d'ouverture de la cafet' aux lampions à la terrasse de laquelle on s'installe.
Et que, attablés pour de longues heures et renouvelant régulièrement notre thé glacé ou nos canettes de café aux distributeurs voisins, on peut regarder passer les nuages autant que les petits chiens et leurs maîtres, on peut tranquillement attendre la floraison des lotus, on peut se réfugier sous un parasol quand le soleil devient trop chaud.
La gérante a les cheveux décolorés et elle nous reconnaît. Avant d'être enfermée pour la journée derrière le comptoir où elle distribue en souriant les assiettes d'oden, les bols de ramen ou les cornets de soft ice au caramel, elle passe un coup de balai entre les tables et nous demande de l'en excuser.
Ce jour-là, rien n'a troublé nos habitudes : sans interrompre notre conversation, nous lui avons souri en nous inclinant autant qu'elle afin de lui signifier que, bien sûr, elle était chez elle et ne nous dérangeait pas.
Je n'avais pas encore remballé le reste du gâteau avec lequel il allait repartir et j'ai vu le regard curieux qu'elle posait dessus.
J'ai énuméré les ingrédients, lui ai demandé si elle voulait goûter.
Elle a partagé la tranche offerte avec son employé à qui elle a répété exactement la liste des composants.
Ils m'ont complimentée avec tellement d'enthousiasme et de conviction que, l'espace d'un instant, j'ai pu croire que là j'étais :
5 commentaires:
Oui, je sais que vous êtes très fine pâtissière madame, patissière à Tokyo, pâtissière entre Tokyo et Narita, cette patisserie ; il n'y avait plus que ça, rien que ça, cette très fine et très exquise pâtisserie.
Une pâtisserie particulière que celle de l'arrière des taxis. Une variante du cake d'amour de Peau d'Ane... tout s'explique !
Avec un plaisir ravi, pour la première fois que je te lis, j'ai reconnu précisément la cafet' aux lampions, pour m'y être attablée il n'y a pas si longtemps lors d'un autre petit déjeuner.
Ca m'a fait l'effet de rentrer dans les pages d'un roman, la réalité rejoignait enfin la fiction...
Merci de m'avoir offert de si jolis mots. Ce sont pour moi des cadeaux précieux. Il me reste maintenant à me montrer à la hauteur du présent !
Et toi aussi, tu as partagé ton gâteau avec la gérante ?!!!
il n'y a pas de hauteur qui tienne avec les mots. J'avais juste envie de participer au sac de provisions !
et en plus c'est vrai....
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