Le grenier (2 ans après)
Laissons le hasard expliquer pourquoi c'est le 21 mars que, il y a deux ans, je me lançai dans un rangement de printemps.
J'avais trouvé dans la rue, quelques jours auparavant, une malle en métal qui fut le prétexte à la frénésie.
Je me souviens parfaitement du joyeux bordel que cette initiative occasionna.
Je sus à peine où poser les pieds pour traverser la pièce encombrée (c'était comme sauter de pierre en pierre, rejoindre l'autre rive à gué) et descendre jusqu'à la cabine téléphonique, y passer une heure que je compte parmi les plus importantes de ma vie.
J'en remontai au tout début du lendemain.
Poursuivre le tri, fermer la malle, enfin la hisser sur l'étagère de la penderie me prit le reste de la nuit.
A cette époque, c'était souvent que je voyais le jour se lever sans avoir encore dormi.
Parce que je connais très bien mon goût pour le déballage mais que je n'ai pas envie de passer une nuit blanche à tout ranger, je n'ai plus ouvert la malle depuis deux ans. A tel point que j'ai totalement oublié ce qu'elle contient.
Je me dis que, peut-être, je ne l'ouvrirai pas avant de déménager et que, ce jour-là, ce sera comme monter au grenier et (re)découvrir ma vie passée.
7 commentaires:
De l'inutilité des objets qu'on amasse? Je n'ai pas compris cette 'explication du hasard'. Quelle était cette heure, que vous comptez parmi les plus importantes de votre vie?
Non : je n'amasse pas d'objets inutiles.
Cette année-là, donc, c'est pile le jour du printemps que j'ai fait un rangement de printemps.
Around midnight.
ça va, pour l'explication de texte ?!!!
Je suis encore plus radicale : je ne range pas, je me débarrasse (je jette ou je donne). J'appelle ça faire "le jihad". J'adore ça, une jouissance dont je n'explique pas l'intensité... Mais je me prive du plaisir de "rouvrir la malle"...
Si je ne garde rien d'inutile, c'est parce que, avant de ranger dans la malle, j'ai donné et jeté.
Si je n'ai pas rouvert la malle, c'est aussi parce que ça fait longtemps que je n'ai rien trouvé à garder !
Mais, si je peux me permettre, j'aimerais la faire mienne, cette expression de jihad !!!
Il m'est parfois arrivé de vouloir soulever d'un côté ma maison ou mon appartement, et de pouvoir tout faire glisser ainsi dans un grand sac poubelle...
Mais garder une toute petite malle, grenier-à-main, avec tout ce qui a été reçu, trié, puis oublié... La rouvrir ce doit être aussi doux que de retrouver chez soi la malle à merveille de sa grand-mère - avec ce jour là le sentiment qu'à soi seule on couvre trois générations.
C'est presque magique.
DesBIsesDeTendrePoussières
Permettez-vous, permettez-vous ! ;-)
j'adorerais avoir un grenier avec des petits bouts de tout, de moi, des autres, à regarder, trier, ranger dans des malles.
un jour j'en aurais un, sûrement.
Enregistrer un commentaire