1.3.09

Simone (aussi) est amoureuse

Quand j'ai dit à Ju que j'avais pris le thé avec Simone, ça l'a fait rire.
Il est tout de même plus facile de prendre un thé avec Virginia .
Parce que Simone, elle, est plutôt au double scotch !

"L'avion a décollé. J'aime les avions, lorsqu'on a atteint un certain degré d'émotion c'est le seul mode de transport qui s'harmonise avec l'état du coeur, je trouve. L'avion, l'amour, le ciel, la tristesse et l'espoir formaient un tout. Je pensais à vous, me rappelais avec soin chaque détail (...)
Nous n'aurons pas de réveil car ce n'était pas un rêve; c'est une merveilleuse histoire qui ne fait que commencer. Je vous sens avec moi, là où j'irai vous irez, non votre seul regard, vous tout entier. Je vous aime, il n'y a rien d'autre à ajouter. Vous me prenez dans vos bras, je me serre contre vous, je vous embrasse comme je vous embrassais.
Votre Simone"
17 mai 1947. A bord de la K.L.M. Samedi après-midi, Terre-Neuve.

"Je suis fière de nous, nous sommes remarquables d'avoir profité à ce point du temps si court qui nous a été donné. Je me rappelle, vous m'avez dit la première nuit dans le taxi : "Nous n'avons pas de temps à perdre." J'avais les mêmes mots sur les lèvres : "Pas de temps à perdre." Eh bien nous n'avons pas gaspillé une minute, je n'ai pas l'impression que nous n'ayons eu qu'une semaine à nous, je me sens reliée à vous par des centaines de liens qui ne seront jamais brisés.
Mon ami, mon amant, vous me donnez beaucoup même de loin. penser à vous m'apporte sérénité et bonheur. Des baisers vous diraient mieux combien vous m'êtes cher. Je vous aime.
Votre Simone"
Lundi 12 juin 1947.
Simone de Beauvoir. Lettres à Nelson Algren.

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