It's so nice (une vie en province)
Nous avons pensé à la même comparaison : vu d'en bas, le HMV ressemble à une bibliothèque des années 50 d'un pays de l'est.
Quitter Tokyo, c'est aussi faire un petit voyage dans le temps. Autant la capitale ne néglige pas les années 70 dans ses atmosphères, autant la province remonte davantage en arrière.
Nice est un magasin délicieusement désert et surrané. Où il n'est pas possible de faire ses courses sans avoir des nouvelles du voyage en France de la fille du vendeur du petit bric à brac de l'entrée. C'est sa fille à lui mais c'est aussi la soeur de la marchande de tofu, la belle-soeur du poissonnier et la nièce de la caissière...
Plus loin dans la rue, après le karaoké abandonné, il y a une esthéticienne qui a le même âge que les vernis exposés dans sa vitrine. Peut-être pas loin de 80 ans.
Il est bon de savoir que ces lieux existent, de croire qu'ils existeront toujours, même maintenant que je les ai quittés pour reprendre la broderie de ma vie dans la capitale. Ce serait une permanence, là, à cet endroit. Une certitude, douce certitude. Ainsi, il y aurait pour l'éternité, au bout d'un voyage en train à la durée fantaisiste, ce magasin improbable, cette chambre tapissée du chant des cigales, ce futon qui sent le cheval et les bâteaux qui mugissent au matin pour rappeler que les embruns ne sont pas loin...
3 commentaires:
Amusant d'être lectrice de tes billets ici : t'avoir vue prendre les photos en modifie la perception. Reste la poésie rédactrice qui rend les souvenirs si doux ...
J'aurai raté l'esthéticienne mais profité de l'hospitalité chaleureuse de tes amis précieux : le came-cheval et la demoiselle à l'ombrelle, merci à eux !
kame, évidemment : oui j'ai encore des progrès à faire !
C'est tout à fait ça, je savais que ça me plairait de lire ton billet sur la province(et de voir tes photos), tu mets tout en valeur de façon étonnante.
Merci à toi et Chenican d'avoir bien voulu quitter la capitale pour dormir avec les bêtes, manger du mmmp, et surtout passer un moment avec les locaux...merci encore!
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