22.8.07

L'éternité de l'instant

Au Shinjukugyoen, les jours de semaine, la pelouse m'appartient pendant de nombreuses heures.
J'y déroule ma natte, déballe mes onigiris, plante une paille dans ma brique de lait de soja.
Les fourmis chatouillent mon sommeil, explorent mon sac, traversent les pages de mon livre sans les lire.

"Ce qui lui plaisait le plus dans la vie c'était de regarder les nuages jusqu'à être envahie de bonheur; alors, lourde de sensations, elle énumérait les nuages qui inondaient son âme.
Elle préférait l'hiver à l'été; sa plus grande satisfaction consistait à jouir du spectacle des flocons à travers la fenêtre ou à répandre de l'encre dans le jardin et observer l'épais ruisselet qui colorait d'indigo la marmoréenne blancheur de la neige."
Zoé Valdès. L'éternité de l'instant. Ed. Gallimard.

Plus tard arrivent les amoureux. Ils font s'envoler quelques bulles de savon dans le vent avant l'heure de la sieste.

Et, parce que ce sont les cigales qui s'en chargent, la bande son est un peu monotone.

A 16H30, ma bouteille d'eau est presque finie. C'est l'heure de partir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Le désir m'envahit lorsque, face à mon objectif, mes sujets, eux, m'apparaissent comme entourés du halo d'un bonheur que je n'ai pas."

Oui, avec une telle photo, moi aussi l'envie me prend. Envie de bras amoureux au Shinjukugyoen...



J'aime aussi beaucoup l'idée des fourmis qui traversent les livres sans les lire.
je vais me coucher avec ces belles images en tête.

Encore une fois merci et oyasumi